Commençons par le parcours de cette dernière semaine en mer Ionienne. L'état d'esprit, ça a plutôt été : protégeons-nous de la chaleur (entre 35 et 38°C l'après-midi) et profitons de la mer. La différence importante avec les semaines précédentes, en plus de la chaleur, c'est le monde : surtout quatre ou cinq flottes de voiliers-charters, chacune de 10 à 12 bateaux bien pleins, qui tournent et utilisent chaque soir à leur tour les ports de la carte ci-dessus. Comme les ports sont petits, soit il faut arriver avant eux, soit il faut être déjà là. On a donc choisi de bouger tous les trois jours et de le faire tôt le matin ; tous les jours on a trouvé une place, évidemment gratuite, mais pas d'électricité (merci les panneaux solaires), pas d'eau ni de fuel sauf à se faire livrer par citerne (mais on avait une autonomie suffisante).
Voilà, un petit mot pour chaque escale.
Platarias : le moins typique et le plus aride quant au relief et à la végétation environnantes, le moins cher (quant à la boisson et la nourriture), et le plus populaire aussi.
Des terrasses ombragées, notamment pour l'une par une glycine impressionnante par son tronc entrelacé
Une vraie plage de sable fin d'au moins un km de long, peu fréquentée, propre, équipée de douches d'eau douce, ombragée de toutes sortes d'arbres et arbustes.
Et des couleurs au coucher du soleil...
Mourtos et l'île de Sivota. Le rêve des voileux ? sur 5 km de côtes des criques et des mouillages idylliques par le décor et la clarté et la température de l'eau, un peu moins par la sensibilité aux vents soudains du Nord et du Nord-Ouest. Les quelques nuages menaçants de la photo disparaîtront en à peine une heure.
Le port peut abriter 50 bateaux, offre une bonne vingtaine de restaurants et, contrairement à Platarias, quelques magasins de mode (qui lui confèrent certainement le titre de station estivale) Ici, c'est la chasse au client : un peu par l'art (?), pas mal par racolage verbal sous l'oeil attentif de la direction de l'établissement ; les clients veulent boire et dîner avec la vue sur le port, aussi les terrasses qui l'ont sont pleines à craquer dès 19 h. Tous les menus sont en italien et anglais, mais avec Daniel, Chantal et Zoé qui reprenaient ce jour-là la route de la France, nous avons pu trouver des calamars grillés en français dans une ruelle en retrait du port où le décor était pour le moins inventif.
La plage est aussi à proximité du village, disons trois cents mètres, mais les gens des bateaux se baignent du côté mer de la jetée du port : l'accès est difficile du fait des rochers qui constituent cette jetée, mais l'eau est très claire et paraît très propre ; personnellement je n'ai pas hésité !
Paxos (anse de Mongonissi) Sur les conseils de Daniel, nous sommes revenus à Paxos, dans l'anse de Mongonissi (la prévision pour les deux jours suivants était force 6 à 7 NW). Y étant arrivés vers 11 h, nous avons été surpris de trouver des quais d'amarrage bien protégés et bien équipés, juste à droite de la Taverna qui constitue le pôle d'attraction de la baie. Evidemment il y a la plage et du matin à la fin de l'après-midi, les baigneurs et quelques voileux, réticents pour quelque raison que ce soit aux tâches ménagères, affluent à la taverna ; pour nous, le midi, c'est salade grecque et eau douce. Mais le soir, c'est le grand jeu : barbecue, poissons frits, spécialités grecques, et enfin le show "danses grecques" qui commence par la tradition présentée par des danseurs locaux, qui continue par le sirtaki bien connu en entraînant les dîneurs, et se termine par le pot pourri international où toutes les langues se mélangent (et plus si affinités). La clientèle majoritaire, ce sont les flotilles de voiliers charters, qui, chaque soir tour à tour viennent remplir le restaurant. Ici, business is business, le patron de la taverne a refusé l'accès au quai à un vieux catamaran que manoeuvraient deux personnes, expliquant qu'occuper une telle surface au quai pour si peu de clients potentiels n'était pas rentable, et qu'ils devraient s'ancrer de l'autre côté de la baie. Il nous a même demandé, car nous étions là depuis deux jours, si nous comptions rester longtemps. Il faut reconnaître que l'amarrage au moins est gratuit, tout le reste étant bien sûr payant : douches, eau, électricité... Qu'est-ce que ça doit être merveilleux en dehors de juillet et août, quand la pression business est retombée !
Preveza. Retour ce samedi à notre centre de gravité : il faut aller suspendre le contrat Internet, faire le plein d'eau, quelques courses et les magasins ferment à 14 h. Dur dur de courir par 40°C de température ambiante. Heureusement, le soir, nous sommes surpris d'entendre, depuis le bateau, les sons mélodieux d'un concert en plein air. Une demi-heure plus tard, nous sommes devant la mairie et devant un groupe de musiciens et de chanteurs qui vont nous tenir en haleine toute la soirée avec de la tradition grecque. Quel plaisir !Vonitsa. Pour passer nos derniers jours, nous revenons à Vonitsa, petite bourgade du Golfe d'Amvrakikos, où nous espérons cotoyer encore cette Grèce certes surchauffée, mais combien tranquille et peu stressée ; nous sommes à l'ancre derrière la presqu'île de Koukounitsa avec vue sur la citadelle où nous étions montés le 12/07 avec Vinciane.Ce soir à 18 h 30, un peu de vent, 34°C, baignade, ouzo (c'est dimanche !), salade grecque, lecture, dodo.
Ah ! j'oubliais mon histoire européenne.
- Savez-vous comment on dit oui en grec ? Réponse : "Né".
- Et non en grec ? Réponse : "Oki".
- Et non en néerlandais ? Réponse : "Nee".
- Et oui ou d'accord en anglais ? Réponse : "Yes" ou "O.K".
En résumé, Né c'est oui en grec et non en néerlandais. et OKé ou OKi c'est non en grec et oui en anglais.
Sans vouloir compliquer les choses, quel mouvement de la tête fait un grec pour dire qu'il est d'accord ? Il tourne la tête de droite à gauche alors qu'il hoche la tête pour manifester son désaccord. Pour nous, français ou italiens ou allemands ou autres c'est le contraire : nous hochons la tête pour dire oui et la tournons pour dire non.
Maintenant, mixez les deux : les mouvements de tête d'un côté, les Oké et les Né de l'autre.
En allemand, on comprend bien Oké, quant à non c'est nein, pas très éloigné de Né.
Comment voulez-vous que des négociations puissent aboutir entre la Grèce et les autres pays européens ? Comment Angela Merkel pourrait être ici comprise ?
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.