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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 19:23

Bonjour à tous,

Depuis quelques jours à Six-Fours, le vent a tourné à l'Est et, bien qu'il soit souvent violent et qu'il amène la pluie, la tempérautre vient d'augmenter sensiblement. Le printemps arrive à petits pas, les sens s'aiguisent, même le pied a envie de redevenir marin.

C'est l'heure de figer les projets que l'on a ressassés et mûris cet hiver.

Donc pour 2013, notre jardin marin sera l'Adriatique et, si Eole le permet, l'essai sera transformé dans l'en-but constitué par la lagune de Venise, avant le repli vers notre chantier favori à Prévéza où le bateau trépigne sûrement déjà.

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Départ  vers le 8 Mai, retour vers le 15 Août. Un parcours d'environ 1500 milles, soit 3800 km. Au programme l'Albanie, le Montenegro, la Croatie, l'Italie et notamment Venise.

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 15:30

Lundi 20, Mardi 21, Mercredi 22, Jeudi 23, quatre jours à la Marina d'Orikum, marqués par une météo très instable et violente. La nuit du mardi au mercredi fut particulièrement dure, le vent soufflant jusqu'à 65 noeuds (125 km/h), on a été nombreux à surveiller nos amarres et nos capotes et biminis jusqu'à trois heures du matin, heure à laquelle il y a eu une trève. Pas de sortie le soir aux restaurants bon marché du voisinage car pas question de laisser le bateau sans surveillance. La seule entorse a été pour faire des courses à la petite ville d'Orikum. On y a trouvé au moins une vingtaine de mini-markets (et autant de cafés) ; Orikum, asez laide par ailleurs, car de nombreuses routes et bâtiments sont inachevés, se voit une vocation touristique, et elle doit être capable d'accueillir au moins 30 000 habitants l'été, en majorité des Italiens si l'on en juge par les produits en vente dans les mini-markets. Pour nous, de l'Europe de l'Ouest, tout ce qui concerne la nourriture est très très bon marché, pas un kg de légumes ou de fruits ne dépasse 1 € ; il faut dire que le salaire mensuel moyen d'un ouvrier est ici de 300 €.


Vendredi 24/05/2013 : d'Orikum à Durrës (64 milles).

La prévision météo de ce vendredi étant favorable (vent du S de 15 à 20 noeuds) et notre cap étant globalement vers le Nord, départ à 6 h pour Durrës, le principal port d'Albanie, à 40 km de la capitale Tirana. La journée sera longue et fraîche : si le vent nous a aidé, sa contrepartie était que, venant de l'arrière, il faisait beaucoup rouler et tanguer le bateau, et d'autant plus que les coups de vent des jours précédents avaient laissé une mer assez houleuse et hachée.P5240490.JPGP5240486.JPG

Estomac fragile s'abstenir ! Enfin, au bout de 11 heures, entrée dans le port commercial de Durrës, prévu pour recevoir des cargos et des paquebots de plus de 100 000 tonnes. Les quais sont à leur hauteur, les protections des quais sont des gros pneus ou des amortisseurs très raides et tout ça n'est guère compatible avec notre youyou. Nous nous y sommes repris à deux fois pour trouver une place sans trop de ballottements et sans trop de risques pour le bateau.

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La plaisance n'est évidemment pas le souci principal de la Direction du Port, hélas pour les démarches administratives, c'est à eux qu'il faut s' adresser, mais seulement au travers d'un agent qui, bien sûr, a le cul entre deux chaises. Par exemple, pour partir du port, il faut avoir l'autorisation écrite de départ, et celui-ci doit avoir lieu dans la demi-heure qui suit. Mais pas à six heures du matin car les bureaux sont fermés. Les vraies règles ne nous sont ni fournies ni connues et il faut négocier avec l'agent, qui ne nous laisse pas partir facilement, car le plaisancier apporte des devises ; c'est du moins le sentiment que l'on a eu. Ah ! la météo, encore elle ! elle n'a pas facilité les choses et nous sommes restés deux jours coincés sous les grues de déchargement, pendant que se déroulaient les journées portes ouvertes du port. Ambiance sonore supportable qui s'éteignait à 11 h du soir ! Par contre l'ambiance poussières ne s'éteint pas : tant les cheminées des bateaux, que les matériaux et les grues, que les pneus pare-battages, tout cela délivre une poussière fine et noire agrémentée de quelques gouttes de goudron ; en trois jours, le bateau était noirâtre et collant et le premier boulot en mer fut de déverser des seaux d'eau de mer sur le pont.

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Comme les autres villes d'Albanie, Durrës est en effervescence constructive, mais comme il n'y a plus de terrains, on construit en hauteur : plus de vingt étages pour le dernier. Les rues grouillent et les petits commerces et petits vendeurs pullulent. La propreté est laissée pour compte. Au plan architecture pas grand chose à voir : une tour et une muraille vénitienne peu entretenues, des arènes romaines décalcifiées, et l'ancien château du roi Zog, qui domine Durrës, mais dont l'entrée est fermée par des barbelés. Bon, la vue depuis là-haut méritait un détour.

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Quant aux gens, ils ne sont pas agressifs pour un sou, des ouvriers du port nous ont copieusement aidés pour l'amarrage, puis pour protéger nos amarres contre le ragage sur les anneaux rouillés des quais. Un autre, agent de surveillance en uniforme qui parlait parfaitement français, ne quittait pas notre bateau des yeux, et sortait le sifflet dès que des gens franchissaient les barrières pour s'en approcher.

En résumé, malgré les derniers points positifs, Durrës ne nous a pas plu et on l'évitera certainement au retour. Plus généralement, l'Albanie court après l'argent ; pour ce faire, elle a tendance à construire sur du sable et à vouloir récolter sans semer.

Lundi 27/05/2013 : de Durrës (Albanie) à Bar (Montenegro)

La veille au soir, notre agent a réussi à obtenir notre papier de départ vers 21 h 30, pour un départ à 7 h le lendemain, toléré à 6 h. A 6 h 30, amarres larguées, puis sortie du port, ensuite le chenal de 2 milles pour éviter les écueils qui parsèment la zone S du port. Trois-quarts d'heure plus tard cap au NW  pour les 55 milles qui nous séparent de Bar, port d'entrée au Montenegro. Petit vent de S toute la matinée qui permet de hisser le génois, mais Eole s'essoufflera vite et toute l'après-midi, le moteur accomplira calmenent sa mission.

Arrivée à Bar à 16 h 30, et passage obligatoire par le port sous douane. Nous sommes en Europe, mais il faut passer successivement par :

- le bureau du port, puis la banque, et à nouveau le bureau du port pour s'acquitter de la taxe d'entrée et de séjour, et recevoir la vignette en conséquence à coller sur le bateau

- la police pour tamponner les passeports (???),

- la douane pour des salutations amicales (du moins ce fut notre cas).

C'a n'a duré qu'une heure ; mais nous sommes ainsi autorisés à naviguer au Montenegro, et donc, d'aller s'amarrer à la marina de Bar. Bar est une ville très aérée détruite puis reconstruite à la suite d'un tremblement de terre. Les rues sont très larges, très arborées, et les deux principales constructions en cours sont : une mosquée et une église.

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Enfin, cette petite carte pour situer notre position. Le bout du trait bleu en haut, c'est Bar  et le Montenegro ; il a une côte longue d'une petite centaine de kilomètres et rapidement, au NW, c'est la Croatie, avec sa première ville historiquement célèbre, Dubrovnik ; pour une prochaine édition...

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 13:45

Mercredi 29/05/2013 : Bar – Tivat (mouillage de l’île de Stradioti)

 

Notre séjour à Bar s’est prolongé d’un jour car le frigo a subitement flanché. Après diagnostic, le compresseur est en rade et à remplacer. Et là, la secrétaire de la marina a, primo, fait venir un frigoriste classique pour le diagnostic, secundo trouvé un fournisseur de compresseur « Marine », fait venir le matériel de 30 km, tertio, trouvé un spécialiste Marine qui est venu installer le compresseur, a fait les branchements et les tests le tout entre 19 h et 23 h pour 60 € de main d’œuvre.

Ce matin tout est frais, le contenu du frigo comme l’air ambiant, quant au temps c’est grisounet. Départ vers 8 h

Journée sans vent et ciel gris de nuages de moyenne altitude jusqu’à 3 milles de l’entrée des bouches de Kotor où le vent passe à 15 à 20 noeuds WNW. Entrée dans les bouches entre l’île Mamula 

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(Montenegro) et le cap Ostra (Croatie).

 Le vent se calme vite ; cap à l’E vers Tivat dit « Port Montenegro ». Direction la station Essence, mais un déversement accidentel en interdit l’accès. Changement de cap vers le mouillage de l’île de Stradioti, ancienne réserve du Club Méditerranée où subsistent des paillotes. Mouillage à l’extrémité SE.

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De Jeudi 30/05 à Dimanche 02/06 : Les Bouches de Kotor 


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La mer entre d'une vingtaine de kilomètres dans les bouches de Kotor jusqu'à la ville du même nom ; les montagnes autour culminent à plus de 1000 m.

 

 

Jeudi 30/05/13 : Ile Stradioti - Risan

Excellente nuit, et ce matin gros orage accompagné de rafales de vent.

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Après la pluie vient le beau temps, mais à 14 h seulement. Ciel bleu, direction la station de fuel. Une demi-heure d’attente car un bateau à moteur occupe le lieu. Le plein SVP ! Attention tout déversement par le trop plein se traduit par une amende salée, jusqu'à 300 € paraît-il. Remplissage attentif par nous-mêmes mais seulement 95 l car la jauge arrive au maxi.

Puis route vers la première passe des gorges de Kotor, l’île Saint-Georges et l’île de la Madone des Ecueils,

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objet d’une procession de barques tous les 22 juillet , et ensuite Perast, la ville des marins où le tsar de Russie envoyait les officiers de la Marine Russe se former.

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Cap au NE vers Risan où l’on va s’amarrer pour la nuit à un quai gratuit. Risan est une ancienne ville romaine où a été mise à jour une villa dont les mosaïques sont bien conservées.

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Aujourd’hui c’est un petit village, dont le grand hôtel Teuta, témoin des temps anciens de la Yougoslavie, est aujourd’hui à l’abandon, dont les vieilles maisons désuètes paraissent impossibles à rénover,

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et dont les nouvelles constructions, décentrées, n’illustrent pas le mot beauté. Deux trois commerces, cinq à six cafés, trois fast food, un marchand de primeurs, et une boutique « Hermès », sûrement peu visitée par Bernard Arnault.

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Vendredi 31/05/13 : Risan – Kotor

Réveil matinal par les grosses gouttes qui s’abattent sur le pont. Ciel noir devenant gris. Attendons, en prenant le petit déjeuner, l’éclaircie qui nous permettra d’aller faire quelques courses. La température a chuté et le moral est moyen : depuis 10 jours, la météo est très instable, pantalons, polaires et chaussettes sont de rigueur, pluie, orages et vents alternent ; mais les quelques heures de soleil permettent aux panneaux solaires de recharger correctement les batteries. 10 h : il pleut toujours. 11 h 15 : retour à toutes jambes des courses ; nouvelle saucée. Des pâtes à midi en attendant le rayon ardent. 13 h : direction Kotor sous un ciel ou les tâches gris foncé le disputent au bleu : ciel de grains, disent les marins ; et c’est le cas, sur les dix milles jusqu’à Kotor, le vent variera entre 0 et 25 nœuds, de l’arrière à l’avant, dans les bouches de Kotor, les couloirs canalisent et accélèrent les vents. 15 h : amarrage à la marina de Kotor, assez à l’abri. Le ciel s’est éclairci et nous nous attaquons à la forteresse de Kotor, une série de murailles, de tours, etc… bâtis entre le XIème et le XIXème siècle qui défendent la vieille ville. 260 m de dénivelé, 1350 marches et 4,5 km de longueur.

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 L’exercice physique fait du bien ; une bonne douche, un petit coup d’apéro au bateau, quelques sardines au sel, carpe fumée, calamars grillés et dodo.

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Samedi 01/06/13 : Kotor

 

Toute la nuit, la pluie a martelé le bateau ; ce matin elle s’est intensifiée et nous sommes sous l’orage. Sous la couette il fait bon, mais dès qu’on en sort c’est pantalon et polaire(s). Martine profite d’une éclaircie pour aller au marché juste en face. Les prévisions météo pour les bouches de Kotor et la mer monténégrine ne changent pas : zone de basse pression, pluies et orages, vents de secteur S avec rafales : quatre à cinq jours comme ça, lundi un peu meilleur.

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 19:12

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 17:35

Bonjour !

    Voici le projet de croisière 2012

Projet Croisière 2012-0

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 18:41

Samedi 18 Mai 2013 : Sarandë - Palermos

Après les courses, passage à la capitainerie, ou plutôt au bar de la capitainerie, où il n'y a pas de météo affichée mais où le WiFi est disponible et gratuit. Deux cafés pour 160 leke, soit 1,2 € et le capitaine du port veille personnellement à ce qu'on ait la liaison Internet. Nous voilà donc nantis des prévisions et fichiers Grib : aujourd'hui vent du Sud faible pour les 18 milles qui nous séparent de Palermos, et demain vent du Sud culminant à force 5 pour les 50 milles de Palermos à Orikum.

11 h : départ du quai. Quatre heures plus tard, avec un peu d'aide du génois, nous voilà dans la baie de Palermos, la baie la plus abritée de l'Albanie, dit le guide nautique. Nous arrivons à un quai en béton conçu pour les bateaux militaires d'assez fort tonnage. Les moyens d'amarrage sont très espacés, constitués de fers à béton rouillés, et des pneus de camion assurent la protection. On finit par s'amarrer au plus sûr possible du côté où on ne gène pas les pêcheurs.

P5180463.JPGAprès la sieste, la petite promenade à la plage voisine nous permet de découvrir deux camping-cars de Français :  un jeune couple normand d'une part, qui fait une croisière terrestre en Europe en travaillant dans des entreprises agricoles ou industrielles gérées par une organisation centralisée ; d'autre part un retraité hyérois qui fait découvrir l'Europe à son chien.

Un peu plus loin, la presqu'île voisine est dominée par le château d'un certain Ali Pacha, rencontré la veille à Butrint. P5180457.JPG

La visite se cantonnera à l'extérieur, les portes étant fermées ; mais, sur le chemin du retour au bateau, notre discussion avec les français sera interrompue par le "potentat" local. Celui-ci, propriétaire du restaurant où l'on dînera le soir, est aussi propriétaire de la douzaine de bungalows qui donnent sur la plage, et est aussi guide pour la visite du château et parle parfaitement l'italien. Nous déclinons son invitation au château, préférant goûter son restaurant. Seuls clients, nous ne serons pas déçus : crevettes, seiches, dorades, rougets et vin blanc local, le tout pour un prix dérisoire. Le repas sera juste un peu gâché par un militaire qui veut voir nos papiers et visiter le bateau : il demandera si on a du vin français (prosélytisme musulman ou douanier consciencieux ou amateur de bakchich en nature ?)

Une bonne nuit là-dessus, et le lendemain départ aux aurores pour les 50 milles qui nous séparent d'Orikum.

 

Dimanche 19 Mai 2013 : Palermos - Orikum

Hier, la météo disait pour aujourd'hui : vent du SSW force 5 (17 à 21 noeuds, soit 30 à 40 km/h). Ce matin, pas de météo accessible ni par Internet, ni par radio. Les 6 premières heures se passent vent arrière du S vers le N avec un vent en dessous des prévisions. A midi virage sur tribord pour entrer dans le golfe de Valona. La passe entre le cap et l'île qui le déborde est longue de 3 milles et là, le vent monte ; un tout petit peu de voile à l'avant vite affalée, mais ça piaule de plus en plus : 25 puis 30 puis 35 noeuds établis (48, 55, 65 km/h) avec rafales jusqu'à 45 noeuds (83 km/h) ; à cela s'ajoute la remontée des fonds qui crée des vagues croisées et violentes. Notre première angoisse passée, on pousse le moteur et on finit par sortir de la passe par vent de travers pour aborder les 9 milles restants avec le vent aux trois-quarts avant. Il nous faudra 4 heures pour atteindre Orikum au fond de la baie, avec la crainte d'une entrée de port dans des conditions violentes. Heureusement, la capitainerie d'Orikum jointe au téléphone nous rassure en nous informant d'un vent faible dans le port. Effectivement, à un demi-mille du port, le vent est tombé à 10 noeuds. L'entrée et l'amarrage se passent sans aucune difficulté.

Eprouvante après-midi ; le bateau, et notamment ses superstructures n'ont pas souffert ; seul l'encadrement de la porte de la cabine tribord a éclaté sur 50 cm lors d'une fermeture intempestive. L'équipage en est ressorti fatigué et le programme immédiat sera : repos.

Nous voilà donc à Orikum, la seule marina de plaisance du territoire albanais : elle est gérée par des Italiens et ici, c'est quasiment l'Italie : 60% des bateaux sont italiens, la langue est l'italien, la monnaie l'Euro, les commerçants alentour sont achalandés en produits italiens 

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La météo pour les 4 à 5 jours qui viennent s'annonce très perturbée, ce qui va nous permettre de recharger toutes les batteries, de faire un peu d'écriture et de parfaire notre italien.

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 17:00

Vendredi 17 Mai : de Corfou à Sarandë (Albanie)

Départ de Corfou :

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Un vent arrière d'une dizaine de noeuds relatifs (20 km/h) nous pousse dans notre montée vers l'Albanie. A l'Est, encore des sommets enneigés. Le premier port d'entrée -on ne peut entrer dans le pays que par certains ports désignés- est Sarandë, station balnéaire la plus méridionale.

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A 11 h, coup de fil à l'agent qui va se charger des relations avec l'Etat Albanais et donc des démarches administratives. A 13 h, accostage au quai d'accueil du port. A cette heure-là, la houle engendrée par le vent et les bateaux commerciaux fait tosser le bateau contre le quai et c’est très  difficile de le protéger ; heureusement dans l’après-midi, le vent va chuter, comme le nombre de bateaux de touristes.

Côté formalités, nos papiers étant en règle, tout est traité en moins d’une heure, pour la modique somme de 50 €, le séjour au port étant de 10 € par jour supplémentaire, eau et électricité à volonté inclus.

 

La vue générale de Sarandë depuis notre place au port est un étagement d’immeubles assez serrés sur les pentes de la colline qui donne dans la mer. Tous de six à sept étages, cela va du construit fini (crépi, peint, terminé) au détruit à gravats non évacués : il semble que certains aient pris des libertés avec les permis de construire, que l’Etat ait fait détruire, mais que la ruine reste en état de non-achèvement si l’on peut dire. Ici, la construction pour estivants est l’activité principale et on entendra des chantiers fonctionner la nuit. L’objectif de Sarande est de devenir la première station albanaise : si les prix sont attractifs (apparemment 500 €/m2), la densité de population et la laideur globale ne poussent guère à l’investissement.

 

Comme notre après-midi est libre et que notre agent nous propose d’aller visiter les environs, nous décidons de repousser notre tour de la ville au lendemain matin et d’aller voir deux lieux réputés : Butrint et l’Oeil Bleu (Blue Eye sur les guides).

 

Butrint. Butrint est un village qui occupe une colline formant presqu’île à proximité de Sarandë, au milieu d’un lac d’eau saumâtre alimenté par une rivière importante qui descend des montagnes voisines. C’est un microcosme de l’histoire méditerranéenne, représentatif de ses diverses phases et en particulier des croissance et déclin des grands empires qui ont dominé cette région.

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Fondée par des exilés d’Asie Mineure après la chute de Troie, elle fut successivement occupée par les Grecs, puis par les Romains sous Jules César et Auguste. Des temples, des fontaines, des théâtres furent alors érigés. Puis les Chrétiens firent leur entrée à Butrint qui devint un évéché et vit la construction d’une cathédrale et d’un baptistère dont la mosaïque est remarquable. Ensuite, les Normands et les Byzantins s’opposèrent pour la prise de la ville ; les Normands l’emportèrent et ce fut une nouvelle phase de construction (remparts, château). Au XIVème siècle, Butrint fut acheté par les Vénitiens et devint un poste avancé sous la tutelle de Corfou alors aux mains des Vénitiens. Bien qu’appréciée pour ses poissons, son élevage, et ses forêts, la ville fut peu à peu abandonnée. C’est à la fin du XVIIIème siècle, sous la houlette d’Ali Pacha dit « le Bonaparte Musulman » lui-même poussé par des diplomates et artistes britanniques que la ville retrouva momentanément de la splendeur avec la construction d’un nouveau château au bord de la rivière.

En 1928, une mission italienne commença des fouilles archéologiques et le site fut peu à peu mis à jour, et devint Parc National en 2001, soutenu financièrement par une ONG à but non lucratif, la Butrint Foundation.

Le contraste est frappant entre l’univers commercial de Sarandë et celui de Butrint ; tout les oppose : chaleur et fraîcheur, végétation luxuriante et désert de cailloux, bruit et silence, chlorophylle et pollution gazeuse, etc…

Blue Eye. Dès que l'on entre dans les terres derrière Sarandë, tout change subitement ; la rivière qui se jette dans la mer à Butrint étale sa vallée extrêmement verdoyante sur deux à trois kilomètres de large et subitement la route s'élève et l'on entre au pays de la montagne et de l'eau. L'eau évidemment descend les vallées, mais surtout elle apparaît en de nombreux endroits au travers de quantités de  résurgences parmi lesquelles le Blue Eye où l'eau ressort de 80 m de profondeur avec un débit qui a été mesuré jusqu'à 8,8 m3/s. L'eau est canalisée ensuite en maints endroits soit pour l'irrigattion soit pour alimenter des centrales hydrauliques. Les débits sont impressionnants comme en témoignent les photos ci-dessous.

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De cette première journée en Albanie, il ressort une impression de développement un peu forcené et anarchique qui démontre quand même une grande ardeur au travail. Le centre urbain en est l'image dévoyée : là où il y a de l'argent à faire, allons-y ! Par contre l'arrière pays visité a paru plus écologique ; à cet endroit-là, la nature est prodigue, peu d'efforts en font fructifier les dons et elle intéresse peu les investisseurs qui, ici, ont un grand objectif : développer le tourisme.

Cette promenade aura aussi été marquée par de longues marches à pied ; le soir, repas léger au bateau et dodo, en visant d'aller faire un tour au marché de Sarandë avant de partir. Ce qui fut fait.

Le marché aux légumes est très achalandé et très peu cher : apparemment, ce qui manque, c'est les clients : comme le montre la photo, la bonne vingtaine de marchands se partageaient les deux ou trois clients, qui, comme nous à 8 h ce matin faisaient leurs courses.P5180444.JPG

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 11:58

La carte ci-dessous pour illustrer le parcours de ces deux premiers joursCapture plein écran 22052013 095636.bmp

 Mercredi 15 Mai 2013 : Preveza-Mourtos 

L'objectif initial était d'aller de Preveza (là où il y a le petit bateau vert sur la carte) à Parga à 25 milles  de Preveza, mais le vent d'ESE et le caractère peu abrité de l'anse de Parga nous ont poussé à aller un peu plus loin dans le petit port de Mourtos déjà visité en 2012. Belle première journée voiles-moteur avec 10 noeuds de vent relatif, de quoi respirer sereinement l'air marin, et arriver à Mourtos vers 17 h dans un port quasi vide. Les mouillages environnants, très abrités et appréciés des plaisanciers sont aussi quasi vides. Quel contraste avec Juillet 2012 où les bars et restaurants foisonnaient de touristes !

 

 Jeudi 16 Mai 2013 : Mourtos - Corfou

Pas de vent, quatre heures de moteur, et à peine 20 milles ( pour les non familiers des mesures marines 37 km ou, encore plus simple, en multipliant par 2 le nombre de milles pour avoir des km, soit environ 40 km) entre Mourtos et le Kerkyra de la carte, Corfou en grec. Avons aperçu quatre ou cinq bateaux de plaisance sur notre route, mais quand même une dizaine de bateaux navettes qui vont et viennent de Igoumenitsa sur la côte grecque à Corfou . D'où nos espoirs de s'abriter dans le port de Mandraki, juste en bas de la citadelle avec accès direct à pied à la ville de Corfou. Notre voeu est exaucé, et à 13 heures, le bateau est amarré dans le port. Peu de bateaux de plaisance, mais pas mal de monde en ville amené par les navettes ou par les gros bateaux de croisière.

Corfou a été successivement défendu par deux citadelles :

- l'ancienne située sur une presqu'île, où est amarré le bateau, séparé de la ville par un canal abritant des bateaux de pêcheurs et des petits bateaux de plaisance ; les canons qui la défendaient avaient été fabriqués en France à la fin du 18ème siècle à l'ECAN d'Indret près de Nantes

 


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- la deuxième, plus récente et appelée fort vénitien domine le vieux port et le port commercial

 

 

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Entre les deux, magasins artisanaux, magasin de luxe, tavernes, bars s'organisent autour de l'allée centrale, la rue de Rivoli locale, où c'est sûrement bon d'être vu.

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Malgré le monde, l'atmosphère est calme, sans sonorisations excessives et l'automobile est confinée aux boulevards extérieurs. Les couleurs sont douces, et la pierre y joue un grand rôle.

Si tout va bien, on repassera dans deux mois et demi, probablement dans une atmosphère plus chaude.

Demain, au revoir la Grèce, et même l'Europe Communautaire et bonjour l'Albanie.

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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 16:21

Le retour sur la terre grecque fut quelque peu mouvementé surtout pour Martine qui a atterri à l'aéroport d'Athènes le jour de la fête de la Pâque orthodoxe. Ce jour-là aucun bus ne fonctionne et pour aller d'Athènes à Preveza ? Heureusement, ils étaient nombreux dans ce cas et elle a pu partager un taxi avec quatre autres passagers dont deux Toulousains, Odile et Elie, qui ont leur bateau Maya-Bee, dans le chantier voisin du nôtre. Avant nos départs respectifs, nous aurons le temps de partager quelques repas et flacons.

La deuxième quinzaine d'Avril est un peu frisquette en Grèce, 10° C le matin ; les sommets enneigés aperçus au loin en témoignent. D'après deux double-tourdumondistes (chacun deux tours du monde en voilier quoi ! ), Martine et Marcel sur Mimosa 2, c'est normal à cette saison, et il faut attendre mi-mai pour que la chaleur se fasse nettement sentir.

Peu importe, pour s'occuper de remettre le bateau en forme, c'est plus facile quand il fait frais. L'autre inconvénient climatique, c'est la pluie, et pas n'importe laquelle ; on s'attendrait à ce qu'il tombe des chameaux, tant le sable fin et rougeâtre rappelle les déserts de l'autre côté de la Méditerranée. Mais avant d'arriver, ce sable a dû passer chez Scotch ou Uhu, tant il colle partout. La pluie est tombée ainsi cet hiver et au printemps, il y en a une belle couche, et la moindre petite averse en ressert une tournée. Et là, paradoxe, le chantier est en panne d'eau : une minable pissette coule  du robinet et il faut attendre les opportunités d'augmentations de débit pour activer le jet et la brosse. A cela s'ajoute la poussière naturelle du chantier dont les routes ne sont pas goudronnées. On attendra donc la mise à l'eau du bateau pour se rendre au quai de Preveza où l'eau coule à flot et où le bateau aura droit à sa grande lessive.

Côté maintenance et travaux : d'abord un petit coup de carénage (pour les novices, il s'agit de revêtir la partie immergée de la coque d'une peinture qui empêche animaux et plantes d'y proliférer) ; P5100387.JPGensuite une rallonge pour la chaîne d'ancre ; enfin l'installation d'un portique qui reçoit les antennes et les panneaux solaires -  fixés à plat-pont en 2012 - Un petit air voyageur et un peu de rationalité ! Et aussi pas mal de plaisir à retrouver le bricolage du bateau : probable satisfaction du bateau (il ne le dit pas, mais il le montre) et autosatisfaction du propriétaire-capitaine-matelot.

C'est ainsi que, régénéré, notre bel esquif, a été repris dans le couffin-poussette motorisé du chantier, qui l'a délicatement redéposé dans son milieu naturel. Et là, quel bonheur d'entendre le pschitt de la bulle d'air qui s'enfuit par le presse-étoupe ! Et quel plaisir et quelle inquiétude aussi d'appuyer sur le bouton du démarreur ! Et voilà, tout s'est bien passé, larguons les amarres et direction le quai du port de Preveza pour la toilette finale.

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A peine un demi-mille et nous nous amarrons à la Marina de Preveza pour le toilettage et le plein, et aussi pour prendre congé de nos deux Toulousains qui partent vers la mer Egée. Notre route va vers le Nord : Corfou, l'Albanie et plus puisque affinités.

 

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5 août 2012 7 05 /08 /août /2012 17:04

Notre dernière semaine sur l'eau s'est terminée sur une note orageuse.P7290002.JPG Mardi soir nous étions au mouillage derrière la presqu'île de Koukounitsa où, la veille, par la jolie brise de force 3 à 4 qui sévissait sur le coup de sept heures, nous savourions, par une température clémente (35°C mesurés) le petit Ouzo (alors au niveau 12) qui succédait à la baignade.

Soudainement, le vent a tourné au Nord, les nuages ont commencé à noircir et à s'accumuler, puis le vent a forci à plus de 25 noeuds, pendant que la houle s'amplifiait, nous faisant redouter une nuit désagréable. Nos voisins de mouillage ont commencé à lever l'ancre, et, comme Preveza se trouve à 10 milles, on en a fait autant pour aller passer une nuit tranquille au quai.

 Deux heures plus tard, amarrés au quai à Preveza, il n'y avait plus marqué que 4 sur la bouteille d'Ouzo ( à 2, une lumière s'allume pour signaler la possible déshydratation et refaire le plein). Ici, les commerces ne sont pas loin !

Et que croyez-vous qu'il arriva le lendemain ? Non, non, pas de problèmes d'approvisonnement d'Ouzo, mais, pour la première fois depuis le 21 Mai à Rome, les premières gouttes de pluie crépitent sur le taud, et, une heure plus tard, le ciel est noir, un véritable orage s'abat sur Preveza, le port et notre bateau. Plutôt agréable pour le côté rafraîchissant ! Des promeneurs en profitent pour se faire copieusement mouiller comme si c'était la mousson en Inde. Pour nous aussi c'est un plaisir : la température baisse sous le taud, mais aussi à l'intérieur du bateau et cette nuit sera tempérée et sans moustiques.

 

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Encore une journée à Preveza, pour profiter, moyennant la modique somme de 10 €/jour, de l'eau et de l'électricité à volonté et de la surface propre du quai pour nettoyer l'annexe, affaler et plier le gênois qui aura besoin de quelques réparations.

Voilà, nous sommes prêts à quitter Preveza pour la rive d'en face où se trouve le chantier Aktio, où notre bateau va séjourner à terre jusqu'en mai prochain. P8030021Rendez-vous a été pris pour midi, et à moins cinq, nous entrons dans la cale en pente (slipway en anglais) dans laquelle un engin va faire descendre une remorque sous notre bateau.

 

 

 

 

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Les images valant mieux que des longs discours, laissons-leur la parole. A 13h30, après avoir passé la carène au Karcher, les employés du chantier emmènent le bateau dans le parc où il est calé, enchaîné et où il respire paisiblement les brises marines du Golfe d'Amvrakikos (Ambracie en français)...

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ainsi que les acres effluves du cheptel local (vaches, âne, chèvres, chiens,...) ; espérons qu'il ne souffrira pas trop de cette promiscuité terrestre, qu'il profitera de ses vacances, et qu'on le retouvera en bonne santé ! Nous, il nous reste 4 jours pour lui redonner un coup de propreté.P8040059.JPGDemain sera notre dernier jour dans cette province de Preveza, mardi, bus vers Athènes et avion vers Paris. Ce petit blog s'arrêtera là pour cette année.

Merci à vous lecteurs de nous avoir suivis.

Martine et Thierry

 

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