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6 juillet 2013 6 06 /07 /juillet /2013 07:23
Vonitsa - Meganisi - Ithaque - Céphalonie

Aux lecteurs :

La société qui héberge ce blog a fait une mise à jour du logiciel et le rédacteur n'a pas tout compris des modifications, et encore moins comment l'utiliser au mieux. Il vous prie donc de l'excuser si la forme est encore moins maîtrisée qu'avant.

Deux jours à Preveza. Vinciane arrive ce dernier soir : de Six-Fours à 5 h du matin à Preveza à 19 h 30 dont 2 h 30 d’avion et 6 h de bus. Un bon vent s’est levé et on va profiter du frais à la Taverna « Amvrosios » : aubergines, poivrons courgettes grillés, sardines, calamars, seiches.

Mercredi 26 Juin 2013 : Preveza – Vonitsa

Un petit tour par la case « shipchandler », en français celui qui vend des équipements pour bateau, et achat d’une ancre.

Direction Vonitsa car Daniel et Chantal, du bateau Beg An Ar Vir y arrivent dans l’après-midi avant d’aller récupérer leur bateau. Mais c’est plus prudent d’arriver tôt, car en ce moment le vent qui se lève vers midi est assez fort et l’amarrage par vent de travers à Vonitsa est périlleux (mauvais souvenir de 2012).

Arrivée à Vonitsa avec 15 nœuds de vent de travers, mais, heureusement, il reste une place au quai perpendiculaire au vent, ce qui rend la manœuvre d’amarrage aisée. A treize heures on est à table : salade grecque, melon d’eau, feta, fruits.

15 h 30 nos invités sont là avec le maximum de bagages permis en avion. Plaisir de se retrouver, de se rappeler l’année dernière dans des endroits identiques ou voisins, de se rappeler aussi notre ballade dans le golfe du Morbihan l’hiver dernier. L’après-midi passe vite et le soir, après un petit coup de Muscat de Samos, nous allons au petit restau que Chantal et Daniel connaissent pour ses poissons. Quelques anchois, quelques sardines, quelques calamars et salade grecque pour accompagner. Le lendemain leur chef de chantier (celui qui garde leur bateau à terre pendant l’hiver) vient les récupérer à Vonitsa sur le coup de midi pour les amener au chantier. L’après-midi sera assez ventée (force 5 à 6), mais sans risque vu la position du bateau arrière au vent et amarré au quai.

Vendredi 28 Juin 2013 : Vonitsa –Meganisi

Départ de Vonitsa vers 9 h 30, passage par Preveza et son chenal pour accéder à la mer Ionienne. Force 4 à 5 fraîchissant. La descente vers Levkas au travers se passe vite, grand-voile et génois complètement déployés, avec des pointes à 7 nœuds, juste pour arriver en avance au pont tournant du canal ; deux bateaux se sont ensablés dans l’entrée, mais si les plaisanciers ne connaissent pas bien le coin réputé difficile, les locaux eux connaissent le truc et interviennent rapidement : un bienfait n’est jamais perdu. Trois petits tours dans la darse en attendant l’ouverture ; enfin la sonnerie retentit et la queue leu leu s’engouffre dans le canal. Vent très variable en force et direction, mais à la sortie du canal on peut remettre le génois qu’on gardera pendant une bonne heure, le temps de côtoyer, de l’autre côté cette fois, les îles de Skorpios et Skorpidi chères à la famille Onassis.

Un peu plus bas, c’est Meganisi ; nous essayons la baie de Spartochori et son village perché, mais les quais sont envahis par des bases de location de voiliers : demi-tour direction notre coin favori, le mouillage au Nord de Port Atheni. Ancre, amarres à terre, attention aux oursins ! il est temps de profiter de l’eau de mer puis de déguster une bonne bière bien fraîche.

Samedi 29, Dimanche 30 Juin, Lundi 1er Juillet 2013 : Meganisi mouillage.

Un bateau s’en va du fond de la baie ; comme nous étions un peu secoués par le vent de NE non attendu hier soir, on prend rapidement sa place. Ce matin le vent souffle du Sud et paradoxalement il est frais ; l’après-midi est plus calme. La météo annonce force 6 rafales à 7 pour dimanche ; conclusion on ne bouge pas, mais le vent reste plutôt du niveau force 3. Lundi nos voisins immédiats sont partis et la petite plage aujourd’hui est à nous. Baignade, mots croisés, scrabble, mixmots, sieste. Petite promenade à pied le soir vers la taverne de la baie d’à côté.

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Mardi 2 Juillet : Meganisi – Ithaque-Frikes

Nous quittons notre havre de paix en direction de l’île d’Ithaque et du port de Frikes (qui ne veut pas dire dollars en grec). Moteur, à peine 5 nœuds de vent de face ; comme d’habitude les effets du relief transforment complètement les prévisions de vent et le vent de NW force 3 attendu devient SW force 1 à 2 : dans les deux cas, c’est bon pour faire sécher les amarres qui avaient pris un bon bain au mouillage de Meganisi.

Ah, midi, le voilà le vent de NW force 4 pour les 5 derniers milles ; la vallée qui arrive au port est dans le sens du vent qui oscille entre 15 et 25 nœuds ; manque de pot, le quai est perpendiculaire ; d’où le problème à résoudre : amarrage cul à quai, ancre à l’avant avec plus de quinze noeuds de vent de travers. Heureusement il n’y a que deux bateaux au quai espacés de 30 à 40 m ; on vise le milieu, et, vu le vent, on se retrouve à 10 m de celui qui est sous le vent. Ouf, plus qu’à régler comme il faut la longueur des amarres et la tension de la chaîne et on peut passer à table tranquilles, mais légèrement ballotés dans le cockpit, avec le spectacle de ceux qui arrivent et doivent comme nous s’amarrer. Ici, en Grèce, c’est le pays des dieux et, évidemment, malgré la hiérarchie, ils veulent tous commander ; alors ils passent leur temps à se faire des misères, et passent leurs colères sur ceux d’en bas, c'est-à-dire nous les humains. Leur rayon d’action étant limité, vu que ce sont des dieux grecs, c’est ici qu’ils exercent et les grecs, comme les touristes, en profitent. Ne cherchez pas ! la crise des banques, la prévision météo pas bonne, ce sont les dieux… Ceux qui ont eu ou auront le courage de lire l’Odyssée comprendront ce que ces p… de dieux ont fait subir à ce brave Ulysse dont nous sommes sur l’île.

A part ça, Frikes, qui aurait pu être le village de Pénélope aux temps de l’Odyssée, n’ a rien de particulier ou d’alléchant : un vieux moulin à l’entrée du port

Vonitsa - Meganisi - Ithaque - Céphalonie
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Mercredi 3 Juillet : Ithaque-Frikes – Cephalonie-Fiskardo

Cephalonie est la plus grande des îles ioniennes et aussi la plus escarpée avec un sommet de plus de 1600 m d’altitude. Elle est connue pour ses liens historiques étroits avec l’Italie : au cours de la 2ème guerre mondiale, l’armée italienne qui occupait l’île, fit face, avec 9000 chasseurs alpins, à l’armée allemande ; parmi eux, seuls 39 eurent la vie sauve, cachés par les habitants, tandis que 3000 survivants des combats furent fusillés par l’armée allemande.

Fiskardo, tout au Nord de l’île, est la seule ville de l’île qui résista au tremblement de terre de 1953, car bâtie sur un lit d’argile meuble. Des survivants ont vu des vagues se former sur la terre comme elles se forment d’ordinaire sur la mer.

Aujourd’hui, la ville a une vocation essentiellement touristique, les ferries et bateaux de promenade y déversent continuellement des flux de touristes, tandis que les voiliers qui y arrivent tous les jours à partir de midi, s’agglutinent aux quais et jettent leur ancre et leurs amarres dans tous les endroits où il est possible de se caser. Résultat : vers 17 h il n’y a plus 20 m de côte sur toute la baie de Fiskardo qui ne soit occupée par un bateau ; cela fait le bonheur surtout des commerçants : cafés et restaurants, qui malgré leur nombre, sont toujours bon marché et bien remplis, et supermarchés un peu plus chers qu’ailleurs, car ils distribuent beaucoup de produits italiens et anglais. Le reste de l’activité est agricole : élevage caprin et ovin et viticulture ; le cépage Robola, originaire de Céphalonie, est connu dans toute la Grèce.

Vonitsa - Meganisi - Ithaque - Céphalonie
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Vendredi 5 Juillet : Cephalonie-Fiskardo – Cephalonie-Sainte Euphémie

Ce matin, largage des amarres, remontée sur l’ancre ; hélas arrivée presqu’au bout, l a chaîne est accrochée par l’ancre de notre voisin. Il faut remonter les deux ancres et à un certain moment user de ses bras pour soulever une ancre par rapport à l’autre et les désolidariser. Inutile de dire qu’on ressort de cette manutention complètement trempé de sueur. Nos voisins français, avec qui on prenait l’apéro hier soir, se confondent en excuses ; malheureusement, quand on est à touche-touche, l’amarrage avec ancre réserve toujours ce genre d’aléas et c’est impossible d’en vouloir au voisin dont on a vu qu’il faisait attention. D’autant que la manœuvre d’échappement, si elle demande des efforts physiques, ne présente pas de danger.

Nous voilà repartis vers le Sud de Céphalonie par le détroit entre cette dernière et Ithaque. La côte est très boisée notamment de pins de Céphalonie, une espèce endémique ici. Elle est aussi parsemée de petites plages souvent abritées constituant autant de possibilités de mouillage : nombreux sont les bateaux qui y sont à l’ancre.

Vonitsa - Meganisi - Ithaque - Céphalonie
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Arrivée à Aghia Efimia (Sainte Euphémie) vers midi et amarrage sans difficulté, contrairement à 2012, où le vent de travers violent nous empêcha d’accéder au quai et nous contraignit à jeter l’ancre dans le port. Tous les sommets environnants sont plantés d’éoliennes, on comprend que le vent peut souffler fort.

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 21:52

D'abord une petite carte pour situer la promenade ci-dessous d'une dizaine de jours. Départ en haut à gauche de Paxos, passage par Preveza, puis le long de l'île de Levkas vers la baie de Vlikho ; ensuite direction l'Est, l'île de Meganisi, puis les îles de Kastos et Kalamos avant de revenir à PrevezaDe Paxos a Preveza

 

Vendredi 14/06/13 : Paxos-Lakka – Preveza

 

35 milles ; vent nul ou quasi nul ; moteur. De drôles d'insectes croisent notre trajectoire, sans nous agresser.P6140787.JPG 

Arrivée à la marina de Preveza vers 14 h.

 

Samedi 15, dimanche 16 et lundi 17/06/13 : Preveza 

On retrouve la marina « juste nécessaire » et sans fioritures de Preveza : à 10 mn du centre ville, 12 € par jour électricité et eau comprises, pas de douches, mais la plage arrière du bateau est là pour ça. Preveza, c’est la petite ville de province (30 000 habitants), et si certains cafés ou restaurants veulent se donner un air 2010 (confort design, musique d’ambiance, boissons à la mode…), le reste  paraît plutôt rétro, avec plein de petits commerces traditionnels, notamment de quincaillerie, et peu de grandes surfaces. La mode affichée, la vitesse et les vroum-vroum ne sont pas un art de vivre ; le café grec, chaud ou glacé, toujours servi avec un verre d’eau, et la recherche de l’ombre, semblent présider au comportement de tout un chacun. Le dimanche, et presqu’aussi le samedi après-midi, hormis les bars et restaurants, tout est fermé ; la ville est déserte jusqu’à sept heures du soir ; et là, tout s’anime : les bars se remplissent, des musiciens viennent s’approprier le kiosque à musique, des joueurs de dominos assis sur des parapets en ciment disputent des parties acharnées, des marchands ambulants font du blé avec des épis de maïs grillés, et les cérémonies religieuses occupent bien sûr les églises mais aussi leur voisinage, chacun ayant sorti sa plus belle tenue et son plus beau sourire pour la photo.

 

Mardi 18/06/13 : Preveza – Ormos Vlikho

Dernières petites courses à Preveza avant de partir : du gaz et surtout du pain qui, en général, se conserve bien et est mangeable encore le quatrième jour, surtout si on aime le pain rassis.

Pas un souffle d’air, même dans le chenal de Preveza ; à peine un peu de courant favorable ; à la sortie virage vers le  Sud et cinq milles jusqu’à l’entrée du canal de Levkas, obturé par un pont tournant qui permet le passage des bateaux toutes les heures à l’heure pile. Manque de pot, malgré quelques tours supplémentaires donnés au moteur, on arrivera à l’entrée à 10 h 10, donc trop tard, et on jettera l’ancre pour trois quarts d’heure dans la darse d’entrée entre un fort, un restaurant désaffecté et une plage qui donne des deux côtés, sur la mer au Nord, sur la darse au Sud.

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A 11 h le pont tourne et on embouque (on prend en langage de marin) le canal de Levkas : un mille d’abord entre la route et le marais jusqu’à la ville de Levkas, petite bourgade de 15000 habitants, point d’entrée dans l’île, toute entière dédiée au tourisme et à la plaisance. Une marina, gérée par une société anglaise, accueille les bateaux pour un prix parmi les plus élevés de Grèce (souvenir de 2012). Heureusement, la ville permet de s’amarrer à son quai, s’il y a de la place, ou de mouiller dans la rade. Quelques photos à 180 ° pour fixer tout ça sur la pellicule en cas d’un nouveau passage avec arrêt. Pour le plaisancier quand même, c’est un port où l’on trouve tout pour le bateau, de la petite vis en inox à l’équipement électronique sophistiqué, avec, paraît-il, des artisans compétents.

Après Levkas et sa marina « britannique », le canal se prolonge sur 2,5 milles , à babord, avec un chantier branlant de bateaux fatigués, puis à tribord, avec la décharge odorante de l’île survolée par des myriades de goélands, et enfin, des deux côtés avec des marais peu profonds qui vous donnent l’impression d’une zone aquatique terrestre.

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On retrouve la mer ouverte, et un petit vent de 7 à 8 nœuds de face pour longer la côte Est de Levkas et la côte Ouest de Skorpios (l’île d’Onassis) en direction de Nidri et du golfe de Vlikho, une profonde échancrure dans la terre en forme de raquette de tennis. Nidri est un port dans la zone du manche, où le chenal, d’à peine 400 m de large est encombré de pontons de sociétés de location, d’accès à des chantiers de bateaux, et de bateaux au mouillage. 

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 Audace suprême, une petite baie de 300 m de diamètre, donnant sur le chenal, s’appelle « baie de la tranquillité » : au moins une trentaine de bateaux y sont à l’ancre. On avance vers le tamis de la raquette, espérant que l’élargissement permettra de trouver une zone respirable ; on choisit la rive droite, protégée des vents de NW dominants, et, effectivement, il n’y a plus qu’un bateau à l’ancre tous les 100 m.

 

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L’ancre est jetée sur un fond d’herbes de 3,5 m, mais la visite traditionnelle de l’ancre se traduira par un échec ; l’eau est pleine de suspensions et le fond herbeux et sûrement vaseux nuit à la visibilité. Un Français, en train de faire réparer son bateau dans le chantier voisin, et en mal de discussions francophones, viendra, avec son annexe, nous faire la causette et nous expliquer que le golfe de Vlikho, en dépit, ou grâce à son eau turbide, est un vivier de jeunes alevins pour toute la mer ionienne, et la qualité de l’eau y est remarquable. Malheureusement, s’y baigner n’est pas très engageant, le nombre de nageurs le confirme.

Côté géographie, le golfe est enserré entre deux collines à l’Est et à l’Ouest ; de notre côté, à l’Est, c’est la zone d’activités terrestres, avec d’une part le village de Vlikho, à destination touristique (on y a reproduit un vrai « pub »), et, d’autre part, un énorme chantier de réparations ; certaines épaves témoignent du peu de cas fait de la protection de l’environnement. De l’autre côté, à l’Ouest, la pente boisée abrite des villas nombreuses, mais clairsemées, avec leurs petits quais privés.

 

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Mercredi 19/06/13 : Ormos Vlikho - Meganisi

 

Nous n’aurons pas envie de descendre à terre et passerons une nuit particulièrement calme, le golfe au petit matin ressemblant au miroir d’un petit lac de montagne dans lequel se reflètent les sommets environnants. Mais la densité humaine ne plaide pas, à notre avis, en faveur du site, et M. Yanmar nous reconduit calmement vers la sortie. Dans le chenal de Nidri, toujours autant de monde : se sont ajoutés, amarrés au quai, quatre bateaux-promenade, qui accroissent encore l’impression de claustration.

 

A la sortie du golfe, à droite, cap au SE le long de l’île de Skorpios : le super yacht de la famille Onassis n’est pas là (tant pis pour l’apéro, d’autant qu’il est dix heures du matin).

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Bien qu’appartenant à la famille Onassis, l’île a quand même des mouillages autorisés, sauf qu’on ne peut descendre à terre : nous y verrons un bateau ancré au voisinage de la plage préférée de Jacqueline Onassis. C’était la minute « Voici Closer ».

 

Maintenant, direction Meganisi, en grec « la grande île ».

Meganisi 13-06-19

 

En forme de trèfle à cinq ou six feuilles, elle offre des mouillages et des petits ports protégés de toutes les directions du vent. Boisée d’oliviers, elle est assez rocheuse, mais de nombreuses petites plages la bordent et ces lieux-là sont pris d’assaut souvent par des groupes de bateaux qui s’y installent en longue durée aves amarres à terre, annexe qui sert de navette entre bateau et plage, vélo sur le chemin qui borde la plage. A un ou deux km, il y a toujours un mini-market pour s’approvisionner. Aidés par les Français du bateau Wadi Rum, nous avons pris leur place qu’ils quittaient à 16 h, en se mettant temporairement à couple. Bonne brise de cinq heures à sept heures, faiblissant jolie à petite brise à l’heure de l’apéro. Un petit coup de blanc avec des maquereaux séchés : inconvénient, c’est un peu salé et la soif vous fait lever la nuit.

 

Jeudi 20/06/13 : Meganisi

 

Un tour à pied jusqu’au bistrot le plus proche pour aller déguster la Mythos sous pression, d’habitude servie avec quelques amuse-gueule locaux, mais nous n’aurons droit à rienP6200850.JPG. Juste une bonne suée pour le retour sous le soleil tonitruant de midi. Heureusement baignade ! Et la journée passe, animée entre cinq et huit par le renforcement du vent et l’arrivée d’une légère houle désordonnée.

 

Des Suédois voisins égayent ( ?) la soirée par un « Bon anniversaire » chanté dans la langue de Shakespeare (lequel d’ailleurs n’avait sûrement jamais entendu cet hymne inoubliable).

 

 

 

 

 

 

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Vendredi 21/06/13 : Meganisi – Kastos

Ce matin, 7 h, pas un souffle d’air, eau transparente et poissons aussi, du moins la faune est très minime. Température fraîche : 25°C . c’est vraiment le moment le plus agréable de la journée.

M. Yanmar va nous conduire à Kastos, île proche de la Grèce continentale que l’on espère en dehors des routes maritimes et terrestres touristiques. C’est bien le cas ! 80 habitants l’hiver : des petits pêcheurs et une activité agricole limitée : oliviers et arbres fruitiers, élevage ovin et caprin.

Un petit port à l’eau claire où l’on ne rechigne pas à aller voir son ancre : fond de sable et d’herbe avec quelques gros cailloux qui ont servi de corps morts : on jette l’ancre au milieu et d’un côté on met les amarres à la digue, de l’autre côté les amarres dont accrochées aux lampadaires de la plage.

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Ici pas d’eau de source potable, pas de poubelles. Tout le monde se côtoie à proximité du port : les pêcheurs évidemment, les bâtiments officiels, mairie et école, les cafés et restaurants, même l’élevage de moutons.

Comme dans les autres ports, les restaurants font œuvre de marketing envers les 80 % de la clientèle que constituent les britanniques. Ici le restaurant qui a le « label » s’appelle « Chef John », un autre s’appelle « Windmill » en référence au moulin à vent qui l’abrite ; plus loin à Kalamos, il s’appellera « George ».

Italianophiles, nous avons délibérément délaissé les noms anglais pour « Il porto », où il n’y avait que trois clients locaux grecs. D’autres français sont allés chez « Bellos » où la clientèle était d’origine variée. Aubergines grillées, mais pas en fines tranches : moelleuses et sucrées, additionnées d'un peu de feta. Calamar et sar grillés. Vin blanc du patron.

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A 9 h du soir, il n’y a plus qu’à attendre que la température baisse pour aller dormir ; ça va descendre jusqu’à 27 ° C

 

Samedi 22/06/13 : Kastos – Kalamos

Jour d’anniversaire, journée d’anxiété : le téléphone va-t-il sonner ? Qui aura le pompon ? Message vocal, SMS ? Les sept milles qui séparent Kastos de Kalamos auront du mal à détourner la tête du sujet du jour : mais tout le monde y sera allé de son message, le capitaine aura réussi à chanter en français.

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Kalamos, c’est Kastos en dix fois plus grand et cinq fois plus pentu. Des oliviers pluricentenaires couvrent les pentes du village ainsi que des citronniers et des bougainvillées multicolores.

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Le port est beaucoup moins propre qu’à Kastos : ancre invisible, vite se rincer en sortant de l’eau. Iorgos, maître de port par envie et par ailleurs patron du restaurant « George » nous tient des discours philosophiques sur la crise grecque, la responsabilité des banques…et sur son « Boss » en nous montrant la photo de sa fille.

La température est encore montée d’un cran (33° C) et on a du mal à s’habituer. Avec le taud, un tunnel d’air se forme et c’est plus supportable.

Vers sept heures le tour du village (150 m de dénivelé) se transforme vite en épreuve. Les maisons habitées sont coquettes, le rez-de-chaussée paraît fermé et non habité, tandis que les terrasses avec tonnelles ombragées abondent ; dans les rues, pas de vue sur mer, mais sur les terrasses, ça doit être autre chose. L’église de loin imposante et propre est finalement de près peu entretenue et le crépi se délabre.  Nombre de maisons, malgré la saison, restent fermées.

 

Il est temps de redescendre pour un ouzo, des anchois marinés (très salés), et des calamars frits chez George. De l’eau, de l’eau !!!. Comme la veille, attendre que la température baisse.

 

Dimanche 23/06/13 : Kalamos – Palairos - Preveza

Etape de 15 MN sans encombre, tout au moteur.

A l’arrivée, petit tour d’inspection du port, choix de la place, largage de l’ancre, marche arrière vers le quai, liaison des deux amarres arrière, et enfin tension de la chaîne au guindeau. Mais la chaîne ne se tend pas ; la chaîne s’enroule, s’enroule et tout d’un coup, plus d’ancre au bout (pas d’ancre et il manque sept à huit mètres de chaîne : un maillon de la chaîne a cassé) : heureusement il n’y a pas de vent. On repart du quai, puis du port pour installer l’ancre qui est normalement à l’arrière ; retour au port, vers une nouvelle place et amarrage selon la même méthode.

Puis un petit coup d’annexe, palmes tuba et plongée vers l’endroit supposé de la perte de l’ancre : la chaîne apparaît posée sur le fond ainsi que l’émerillon de l’ancre brillant en inox. Retour au quai pour demander de l’aide à un Italien au visage avenant et re-retour sur le lieu de la perte avec bouteille de plongée et narguilé (on laisse la bouteille à bord de l’annexe, on y branche un tuyau souple et résistant d’une dizaine de mètres de long équipé d’un embout buccal et on descend sous l’eau avec le seul tuyau). Mais manque de pot, impossible de trouver notre chaîne et notre ancre : on en trouve une autre, mais en soulevant ça remue la vase et c’est le marron foncé. Malgré la poursuite des recherches le nez au fond, on ne retrouve pas notre ancre. Plutôt que de payer un plongeur, sans être sûr qu’il réussisse, on décide d’abandonner et d’acheter une autre ancre, et pour ce faire, de retourner ce soir même à Preveza.

 

Les 15 milles sont devenus 35, la petite étape est devenue moyenne, l’amarrage à la marina de Preveza  a terminé avec plaisir cette journée fatigante. Une bonne brise s’est levée en fin de journée et a un peu refroidi l’atmosphère, rendant plus facile la récupération nocturne. Deux jours à Preveza ne seront pas de trop pour se refaire une santé.

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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 17:55

Samedi 08/06/13 : Corfou – Mouillage de Ak. Dhrepanon

Départ de Corfou après déjeuner. Objectif : Le golfe de Valtou et plus précisément la baie de Lygia, une échancrure entre deux collines a priori bien protégée. C’est vrai que le coin est peu fréquenté, mais les deux très petites baies intéressantes sont occupées par des bateaux et le vent qui s’engouffre dans la deuxième plus profonde est maintenant à 18 nœuds, pile dans l’axe et le bateau à l’ancre tangue fortement sous l’effet de la houle. Demi-tour, pour aller de l’autre côté de la colline, au mouillage de Ak. Dhrepanon (cap D…).

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Ici, plus de vent, baie peu profonde (3 à 4 m), mais fond de vase. L’eau est trouble, il faut vraiment plonger près de l’ancre pour la voir. Fin d’après-midi et soirée calmes, malgré le passage à 1 km des ferries qui font la navette entre Igoumenitsa sur la terre grecque et Corfou.

 

Dimanche 09/06/13 : Mouillage de Ak. Dhrepanon – Platarias

Petit coup de moteur entre le mouillage et Platarias située à 7 milles ; arrivée vers 13 h. Platarias est un lieu estival dont le fond de la baie est constitué d’une plage longue de 2 km, bordée de palmiers et d’eucalyptus, très  peu bétonnée et très peu fréquentée : dommage pour les absents !

A côté le port possède deux quais : l’un sur le front des restaurants face à la mer, l’autre en forme de conque refermé sur le village. Nous nous amarrons sur le deuxième, car le premier est envahi par les sociétés de location qui ont trouvé dans cet endroit gratuit (pour nous tout au moins) une base de choix pour des croisières à la semaine dans la mer de Corfou. L’inconvénient est que le côté commercial du village a pris le dessus, avec des produits plus chers même qu’à Corfou et beaucoup moins de choix. Il faut dire que ce dimanche les locataires de bateaux arrivent et prennent d’assaut les 3 mini-markets. Les lignes téléphoniques ne sont pas à la dimension de la demande des estivants, surtout avec l’explosion des smartphones et la liaison Internet reste limitée à 2G, ce qui permet tout juste d’avoir de la messagerie.

Néanmoins du côté où l’on se trouve, les pêcheurs sont légion, professionnels en bateau comme amateurs à pied et ils se bousculent de jour comme de nuit avec un matériel de pointe pour occuper les plates-formes du quai qui donnent sur la mer. Peut-être que l’acqua altaP6100712  que l’on observe en ce moment est propice à la venue du poisson. Les bateaux de promenade viennent aussi y faire le plein

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 dérangeant les pêcheurs confortablement installés. Le dépôt de poubelle n'est pas du plus bel effet.

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Lundi 10/06/13 : journée à Platarias.

Dimanche, pas de fuel, c’est fermé ; lundi matin téléphone à la station qui livre le fuel par petit camion ; la livaison prévue à midi n’aura lieu qu’à 14 h. Puis un bateau d’anglais de 17 m viendra s’amarrer à côté de nous, et malgré nos récriminations, installera son ancre de façon à ce que sa chaîne croise la nôtre. Conclusion : on n’est pas pressé, on ne va pas faire des manœuvres difficiles, on attendra le départ des anglais ; finalement à 16 h, on décide de rester à Platarias jusqu’au lendemain matin.

 

Mardi 11/06/13 : Platarias – Paxos-Baie de Lakka

Un renforcement du vent est annoncé pour l’après-midi ; départ à 7 h pour les 16 milles vers Lakka.

Arrivée à 11 h : beaucoup de monde encore au mouillage depuis la veille, mais peu à peu les bateaux partent. On en profite pour jeter l’ancre par 4 m de fond de sable dans une eau transparente et turquoise P6130766P6110727

(elle est même remontée dans les WC) : c’est un plaisir d’aller vérifier que l’ancre est noyée dans le sable.

 

 

 

 

 

 

 

 

Autour, il y a bien encore une quinzaine de bateaux mais assez espacés pour que chacun y trouve sa tranquillité. Et voilà le soleil, le soleil qui nous dit : Prenez un verre de bière si le cœur vous en dit… Et voilà le vent, le vent qui nous dit : je vais souffler, souffler, mieux vaut attendre pour le verre de bière… 19 h : vent de NW 40 à 50 km/h : les bateaux ont tendance à tricoter mais sans faire de mailles ; le voisin a mis ses pare-battages, sûrement au vu de notre agressivité ; c’est plus prudent de prendre l’apéro à bord. Le GPS confirme la bonne tenue de l’ancre. La houle rentre un peu dans la baie, ça roule ; restons assis et tenons notre verre de blanc de Crète (la bière pression n’est pas encore installée) et nos croutons tzatzikiés – beurrés de tzatziki : crème, fromage blanc, concombre, ail -.

 

Mercredi 11 et jeudi 12/06/13 : Paxos-Baie de Lakka

La séance de massage dorso-fessier va durer jusqu’à 4 h du matin et le bref sommeil ne sera guère réparateur. A 9 h, la table du cockpit est installée dehors : le petit déjeuner sera lui réparateur, et fera disparaître les crispations nocturnes. Le bleu turquoise qui pénètre la rétine quand le regard se pose sur le plan d’eau, participe aussi à l’apaisement. Le vent est censé reprendre vers midi, mais le ballottement diurne est plus facile à supporter.

Le vent a repris cet après-midi, mais s’est vite stabilisé vers 15 km/h. Heureusement ! Un anglais aux commandes d’un gros catamaran avait jeté son ancre devant nous, et, sans doute victime d’une sécheresse de gosier, l’équipage, sans trop de vérification de la bonne tenue de l’ancre, s’est précipité en annexe vers le village. Et ce qui devait arriver arriva : l’ancre a dérapé et le catamaran s’est mis à dériver vers nous, les premiers derrière. Tous les plaisanciers au mouillage se sont mobilisés (appels au haut-parleur, appel en VHF, visite des bistrots et restaurants du village). Le vent avait faibli et juste avant la collision, tout en restant sur l’ancre, on a réussi une manœuvre d’évitement au moteur. Dix minutes plus tard deux membres de l’équipage du catamaran, sont revenus en annexe, montés à bord et sans excuses ni regrets, ont, avec une nonchalance toute britannique, mis le moteur, relevé l’ancre, et presque demandé de nous pousser pour pouvoir passer. Nous qui étions prêts à passer à table, ça nous avait coupé l’appétit.

Nuit encore un peu agitée par les relents de houle.

Jeudi : Plaisance, plaisir : enfin le bonheur de descendre l’annexe, d’aller faire un tour au village, d’y manger au restaurant à midi, de faire à pied le tour de la baie, de retourner au bateau, de se remplir les yeux de ces couleurs lumineuses et contrastées, de se baigner dans cette eau qui retrouve de la clarté mais reste fraîche, de faire la sieste…  

Sur les photos, en vrac; vous y verrez :

  • notre bateau reconnaissable à ses pare-battages encore en place de la manœuvre d’évitement de la veille
  • les oliviers et chênes verts plus que centenaires étagés dans ces restanques marquées de murets de pierre sèche
  • un pêcheur représentant d’Ikea Marine
  • un tracteur servant de moyen de visite pour les chemins escarpés
  • le tour de Lakka , vu du haut du bas et des quatre points cardinaux
  • l’assiette de calamar grillé dégustée dans un petit restaurant au bord du quai, sous la tonnelle, et le petit vin blanc… qu’on entend déjà chanté, mais qui n’est pas sur la photo
  • toutes les variantes de bleu que l’appareil a du mal à rendre

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Nous ne sommes pas allés dans les îles du bout du monde, mais avouez que la baie de Lakka dans l’île de Paxos vaut bien un détour et que nous sommes vraiment favorisés d'être là.

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8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 19:54

Samedi 01/06/13 : Kotor

15 h : ciel toujours aussi gris foncé. Il pleut quasiment sans discontinuer depuis ce matin. La cuisinière fait des gâteaux. Maintenant il grêle.

17 h : le ciel s’est dégagé peu à peu, et il fait grand beau ; des lambeaux de nuages blancs restent accrochés vers les sommets. Très grande luminosité. Promenade vers le fond de la baie : grands hôtels et immeubles de l’ère yougoslave en ruine : affreux !

19 h : retour au bateau ; de nouveaux nuages s’annoncent gris clair d’abord puis plus foncés.

Risotto aux légumes de saison.

Nuit calme sans pluie forte.

 

 

Dimanche 02/06/13 : De Kotor  à Bar (Montenegro)

Ce matin les dernières prévisions météo, c’est vent faible, pluie  faiblissant jusqu’à midi.

Départ 7 h 45 ; ciel gris sur tout l’horizon. Pas de pluie.

 

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Croisement d’un paquebot devant Perast : il arrive à prendre le virage.

 

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Sortie des Bouches de Kotor vers 11 h , ou plutôt, du désert marin des Tartares (Ciao, Dino Buzzati), vu les fortifications et les rêves de gloire associés .

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Et là, au lieu de virer à tribord vers la Croatie et Dubrovnik, on vire à bâbord vers le Sud pour retourner vers la Grèce. Eh oui ! On en a marre de la pluie, des orages, du froid et on a décidé d’aller retrouver des contrées plus chaudes ! Pas de Croatie, et bien sûr pas de Venise ! ce sera pour une autre fois et sûrement plus tard dans la saison.

Donc direction Bar, dernière ville du Montenegro, pour notre dernière nuit dans ce pays qui méritait bien cette visite d’une semaine.

Mais on n’avance plus : le GPS indique 3,5 nœuds alors que le loch marque 6 nœuds. 2,5 nœuds de courant qui vont progressivement diminuer jusqu’à Bar, mais vont nous faire faire 10 milles de plus. Encore jamais vu pour nous en Méditerranée : ce serait dû à des périodes longues de Sirocco (vent du Sud).

17 h : arrivée en zone sous douane dans le port de Bar (au Montenegro, en Europe) dans l’espoir d’obtenir les papiers de sortie du territoire et de passer un bout de nuit sous douane sans payer la marina comme d'autres avant nous l’ont fait. Mais ce douanier-là n’avait certes pas l’humour de Fernand Raynaud et primo impossible de passer la nuit sous douane, secundo les papiers vous seront faits une demi-heure avant le départ.

 

 

Lundi 03/06 : De Bar (Montenegro) à Orikum (Albanie)

Lever à 1 h 30, direction la douane monténégrine. Un autre douanier endormi ne retrouve pas le nom du bateau sur son ordinateur et au bout de 20 mn abandonne, va tamponner les passeports et nous souhaite « bon voyage ».

A 2 h 30 on quitte Bar pour une étape de 110 milles, soit environ 22 h, à destination de Orikum.

Jusqu’à 5 h 30, pluie (alors que la prévision météo n’en donnait pas), puis gros nuages menaçants avec rafales ; dès qu’on est un peu loin des grains, un petit coup de voiles pour améliorer la moyenne.

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Enfin vers midi les nuages se sont dissipés et un beau soleil réchauffe bateau et passagers. Le vent chute, la mer s’étale, et on tape un bon six nœuds au moteur. Casse-croûte puis lecture, mots croisés… il y en a pour jusqu’à minuit au moins. A vingt milles de l’arrivée, coup de SSW  force 5 en plein dans nez avec houle : résultat : vitesse 2 à 2,5 nœuds pendant 3 heures – et ça tape - et arrivée à Orikum à 2 h du matin. Plaisir de la Plaisance, quel beau pléonasme ! Vite les papiers aux autorités, toujours en éveil, et bonne nuit.

 

 

 

 

 

Mardi 04/06 et Mercredi 05/06/13 : Orikum

Repos à la Marina d’Orikum. Courses au village.

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Tentative de visite du site archéologique d’Orikum ; celui-ci est à l’intérieur d’une base militaire et il faut une permission pour visiter : pas la meilleure façon d’attirer le touriste.

 

 

 

 

 

 

Pourtant, les Albanais à la Marina sont réellement sympathiques : que ce soit les responsables opérationnels ou celui qui possède un bateau ancré ici, ils cherchent vraiment le contact, sont friands d’informations sur notre mode de vie et notre pays, invitent les plaisanciers à boire une bière, à visiter le pays…sans aucune contrepartie. Midi : apéro avec des bordelais voisins de quai, salade ; sieste. Soir : apéro chez les bordelais,dîner, dodo. Demain départ matinal pour la Grèce.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 06/06/13 : de Orikum (Albanie) à Erikoussa (Grèce)

Départ 6 h du quai d’Orikum.

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C’était prévu, déclaré mais le policier est là, pour saluer notre départ. Vent entre force 3 et 4 faiblissant. Les voiles sont hissées après le cap Linguetta

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qui nous fit des soucis trois semaines plus tôt dans l’autre sens mais arbore toujours ses blockhaus horribles. Voiles affalées puis rehissées, puis en ciseau, le plaisir fut de courte durée et M. Yanmar, il faudrait dire le maître-moteur de ce bateau, réaccomplira imperturbablement, mais non sans bruit sa mission ; à trois milles d’Erikoussa, nouvelle petite soufflante de vent arrière, pour une demi-heure la flemme l’emportera et les voiles resteront enroulées.

 

Erikoussa est une île grecque circulaire d’1,5 km de diamètre, peu élevée, et habitée de pêcheurs et de touristes à la saison. L’habitat y est fait de petites maisons dispersées dans un paysage très arboré. Aujourd’hui, trois baigneurs sur la plage.

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Arrivée vers 15 h dans la baie S de l’île, abritée du vent, moins de la houle. Ancre larguée dans une belle eau bleue, sur fond de sable. Et, et… Zorro… (non !), mais première baignade de l’année pour aller vérifier l’accrochage de l’ancre, en petite combinaison certes, mais l’eau fait quand même 22° C.

Sensation de retrouver un ciel, une mer, une température plus en rapport avec nos attentes.

 

 

Vendredi 07/06/13 : Erikoussa - Corfou

La nuit a été douce, bercée par une houle un peu trop forte au gré de Martine ; ce matin, sans réveil, on a raté l’heure, et le départ, prévu à 7 h, se fera à 8 h en direction de la citadelle de Corfou et le petit port de Mandraki. Au lever, beau soleil, ciel bleu, légère brume, une belle rosée recouvre le bateau et la température est un peu fraîche. Tout cela donne envie de se lever et d’aller plus loin.

Vers 11 h on longe la côte Nord de Corfou et ses belles villas enfouies dans la verdure (alors qu’en face se dressent les montagnes arides et désolées de l’Albanie)

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Puis à midi, on s’engouffre dans le détroit entre Corfou et l’Albanie, large de 2 km, tandis que le vent se réveille un peu.

Peu de temps après nous voilà au port de Mandraki, comme à l’aller, juste en-dessous de la citadelle qui se reflète dans des eaux limpides . Le port est loin d’être plein ; nous n’avons d’ailleurs vu que quelques bateaux comme le nôtre sur la petite mer qui sépare Corfou de la Grèce. Par contre dans le port de Corfou, il y a cinq paquebots de croisière.

 

D’une part, le fromage, le chocolat et le jaja sont épuisés et, d’autre part, la relation avec le monde extérieur lointain nécessite une carte SIM grecque ; l’après-midi servira entre autres à combler ces manques et à continuer la visite de Corfou.

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 15:30

Lundi 20, Mardi 21, Mercredi 22, Jeudi 23, quatre jours à la Marina d'Orikum, marqués par une météo très instable et violente. La nuit du mardi au mercredi fut particulièrement dure, le vent soufflant jusqu'à 65 noeuds (125 km/h), on a été nombreux à surveiller nos amarres et nos capotes et biminis jusqu'à trois heures du matin, heure à laquelle il y a eu une trève. Pas de sortie le soir aux restaurants bon marché du voisinage car pas question de laisser le bateau sans surveillance. La seule entorse a été pour faire des courses à la petite ville d'Orikum. On y a trouvé au moins une vingtaine de mini-markets (et autant de cafés) ; Orikum, asez laide par ailleurs, car de nombreuses routes et bâtiments sont inachevés, se voit une vocation touristique, et elle doit être capable d'accueillir au moins 30 000 habitants l'été, en majorité des Italiens si l'on en juge par les produits en vente dans les mini-markets. Pour nous, de l'Europe de l'Ouest, tout ce qui concerne la nourriture est très très bon marché, pas un kg de légumes ou de fruits ne dépasse 1 € ; il faut dire que le salaire mensuel moyen d'un ouvrier est ici de 300 €.


Vendredi 24/05/2013 : d'Orikum à Durrës (64 milles).

La prévision météo de ce vendredi étant favorable (vent du S de 15 à 20 noeuds) et notre cap étant globalement vers le Nord, départ à 6 h pour Durrës, le principal port d'Albanie, à 40 km de la capitale Tirana. La journée sera longue et fraîche : si le vent nous a aidé, sa contrepartie était que, venant de l'arrière, il faisait beaucoup rouler et tanguer le bateau, et d'autant plus que les coups de vent des jours précédents avaient laissé une mer assez houleuse et hachée.P5240490.JPGP5240486.JPG

Estomac fragile s'abstenir ! Enfin, au bout de 11 heures, entrée dans le port commercial de Durrës, prévu pour recevoir des cargos et des paquebots de plus de 100 000 tonnes. Les quais sont à leur hauteur, les protections des quais sont des gros pneus ou des amortisseurs très raides et tout ça n'est guère compatible avec notre youyou. Nous nous y sommes repris à deux fois pour trouver une place sans trop de ballottements et sans trop de risques pour le bateau.

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La plaisance n'est évidemment pas le souci principal de la Direction du Port, hélas pour les démarches administratives, c'est à eux qu'il faut s' adresser, mais seulement au travers d'un agent qui, bien sûr, a le cul entre deux chaises. Par exemple, pour partir du port, il faut avoir l'autorisation écrite de départ, et celui-ci doit avoir lieu dans la demi-heure qui suit. Mais pas à six heures du matin car les bureaux sont fermés. Les vraies règles ne nous sont ni fournies ni connues et il faut négocier avec l'agent, qui ne nous laisse pas partir facilement, car le plaisancier apporte des devises ; c'est du moins le sentiment que l'on a eu. Ah ! la météo, encore elle ! elle n'a pas facilité les choses et nous sommes restés deux jours coincés sous les grues de déchargement, pendant que se déroulaient les journées portes ouvertes du port. Ambiance sonore supportable qui s'éteignait à 11 h du soir ! Par contre l'ambiance poussières ne s'éteint pas : tant les cheminées des bateaux, que les matériaux et les grues, que les pneus pare-battages, tout cela délivre une poussière fine et noire agrémentée de quelques gouttes de goudron ; en trois jours, le bateau était noirâtre et collant et le premier boulot en mer fut de déverser des seaux d'eau de mer sur le pont.

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Comme les autres villes d'Albanie, Durrës est en effervescence constructive, mais comme il n'y a plus de terrains, on construit en hauteur : plus de vingt étages pour le dernier. Les rues grouillent et les petits commerces et petits vendeurs pullulent. La propreté est laissée pour compte. Au plan architecture pas grand chose à voir : une tour et une muraille vénitienne peu entretenues, des arènes romaines décalcifiées, et l'ancien château du roi Zog, qui domine Durrës, mais dont l'entrée est fermée par des barbelés. Bon, la vue depuis là-haut méritait un détour.

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Quant aux gens, ils ne sont pas agressifs pour un sou, des ouvriers du port nous ont copieusement aidés pour l'amarrage, puis pour protéger nos amarres contre le ragage sur les anneaux rouillés des quais. Un autre, agent de surveillance en uniforme qui parlait parfaitement français, ne quittait pas notre bateau des yeux, et sortait le sifflet dès que des gens franchissaient les barrières pour s'en approcher.

En résumé, malgré les derniers points positifs, Durrës ne nous a pas plu et on l'évitera certainement au retour. Plus généralement, l'Albanie court après l'argent ; pour ce faire, elle a tendance à construire sur du sable et à vouloir récolter sans semer.

Lundi 27/05/2013 : de Durrës (Albanie) à Bar (Montenegro)

La veille au soir, notre agent a réussi à obtenir notre papier de départ vers 21 h 30, pour un départ à 7 h le lendemain, toléré à 6 h. A 6 h 30, amarres larguées, puis sortie du port, ensuite le chenal de 2 milles pour éviter les écueils qui parsèment la zone S du port. Trois-quarts d'heure plus tard cap au NW  pour les 55 milles qui nous séparent de Bar, port d'entrée au Montenegro. Petit vent de S toute la matinée qui permet de hisser le génois, mais Eole s'essoufflera vite et toute l'après-midi, le moteur accomplira calmenent sa mission.

Arrivée à Bar à 16 h 30, et passage obligatoire par le port sous douane. Nous sommes en Europe, mais il faut passer successivement par :

- le bureau du port, puis la banque, et à nouveau le bureau du port pour s'acquitter de la taxe d'entrée et de séjour, et recevoir la vignette en conséquence à coller sur le bateau

- la police pour tamponner les passeports (???),

- la douane pour des salutations amicales (du moins ce fut notre cas).

C'a n'a duré qu'une heure ; mais nous sommes ainsi autorisés à naviguer au Montenegro, et donc, d'aller s'amarrer à la marina de Bar. Bar est une ville très aérée détruite puis reconstruite à la suite d'un tremblement de terre. Les rues sont très larges, très arborées, et les deux principales constructions en cours sont : une mosquée et une église.

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Enfin, cette petite carte pour situer notre position. Le bout du trait bleu en haut, c'est Bar  et le Montenegro ; il a une côte longue d'une petite centaine de kilomètres et rapidement, au NW, c'est la Croatie, avec sa première ville historiquement célèbre, Dubrovnik ; pour une prochaine édition...

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 13:45

Mercredi 29/05/2013 : Bar – Tivat (mouillage de l’île de Stradioti)

 

Notre séjour à Bar s’est prolongé d’un jour car le frigo a subitement flanché. Après diagnostic, le compresseur est en rade et à remplacer. Et là, la secrétaire de la marina a, primo, fait venir un frigoriste classique pour le diagnostic, secundo trouvé un fournisseur de compresseur « Marine », fait venir le matériel de 30 km, tertio, trouvé un spécialiste Marine qui est venu installer le compresseur, a fait les branchements et les tests le tout entre 19 h et 23 h pour 60 € de main d’œuvre.

Ce matin tout est frais, le contenu du frigo comme l’air ambiant, quant au temps c’est grisounet. Départ vers 8 h

Journée sans vent et ciel gris de nuages de moyenne altitude jusqu’à 3 milles de l’entrée des bouches de Kotor où le vent passe à 15 à 20 noeuds WNW. Entrée dans les bouches entre l’île Mamula 

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(Montenegro) et le cap Ostra (Croatie).

 Le vent se calme vite ; cap à l’E vers Tivat dit « Port Montenegro ». Direction la station Essence, mais un déversement accidentel en interdit l’accès. Changement de cap vers le mouillage de l’île de Stradioti, ancienne réserve du Club Méditerranée où subsistent des paillotes. Mouillage à l’extrémité SE.

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De Jeudi 30/05 à Dimanche 02/06 : Les Bouches de Kotor 


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La mer entre d'une vingtaine de kilomètres dans les bouches de Kotor jusqu'à la ville du même nom ; les montagnes autour culminent à plus de 1000 m.

 

 

Jeudi 30/05/13 : Ile Stradioti - Risan

Excellente nuit, et ce matin gros orage accompagné de rafales de vent.

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Après la pluie vient le beau temps, mais à 14 h seulement. Ciel bleu, direction la station de fuel. Une demi-heure d’attente car un bateau à moteur occupe le lieu. Le plein SVP ! Attention tout déversement par le trop plein se traduit par une amende salée, jusqu'à 300 € paraît-il. Remplissage attentif par nous-mêmes mais seulement 95 l car la jauge arrive au maxi.

Puis route vers la première passe des gorges de Kotor, l’île Saint-Georges et l’île de la Madone des Ecueils,

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objet d’une procession de barques tous les 22 juillet , et ensuite Perast, la ville des marins où le tsar de Russie envoyait les officiers de la Marine Russe se former.

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Cap au NE vers Risan où l’on va s’amarrer pour la nuit à un quai gratuit. Risan est une ancienne ville romaine où a été mise à jour une villa dont les mosaïques sont bien conservées.

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Aujourd’hui c’est un petit village, dont le grand hôtel Teuta, témoin des temps anciens de la Yougoslavie, est aujourd’hui à l’abandon, dont les vieilles maisons désuètes paraissent impossibles à rénover,

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et dont les nouvelles constructions, décentrées, n’illustrent pas le mot beauté. Deux trois commerces, cinq à six cafés, trois fast food, un marchand de primeurs, et une boutique « Hermès », sûrement peu visitée par Bernard Arnault.

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Vendredi 31/05/13 : Risan – Kotor

Réveil matinal par les grosses gouttes qui s’abattent sur le pont. Ciel noir devenant gris. Attendons, en prenant le petit déjeuner, l’éclaircie qui nous permettra d’aller faire quelques courses. La température a chuté et le moral est moyen : depuis 10 jours, la météo est très instable, pantalons, polaires et chaussettes sont de rigueur, pluie, orages et vents alternent ; mais les quelques heures de soleil permettent aux panneaux solaires de recharger correctement les batteries. 10 h : il pleut toujours. 11 h 15 : retour à toutes jambes des courses ; nouvelle saucée. Des pâtes à midi en attendant le rayon ardent. 13 h : direction Kotor sous un ciel ou les tâches gris foncé le disputent au bleu : ciel de grains, disent les marins ; et c’est le cas, sur les dix milles jusqu’à Kotor, le vent variera entre 0 et 25 nœuds, de l’arrière à l’avant, dans les bouches de Kotor, les couloirs canalisent et accélèrent les vents. 15 h : amarrage à la marina de Kotor, assez à l’abri. Le ciel s’est éclairci et nous nous attaquons à la forteresse de Kotor, une série de murailles, de tours, etc… bâtis entre le XIème et le XIXème siècle qui défendent la vieille ville. 260 m de dénivelé, 1350 marches et 4,5 km de longueur.

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 L’exercice physique fait du bien ; une bonne douche, un petit coup d’apéro au bateau, quelques sardines au sel, carpe fumée, calamars grillés et dodo.

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Samedi 01/06/13 : Kotor

 

Toute la nuit, la pluie a martelé le bateau ; ce matin elle s’est intensifiée et nous sommes sous l’orage. Sous la couette il fait bon, mais dès qu’on en sort c’est pantalon et polaire(s). Martine profite d’une éclaircie pour aller au marché juste en face. Les prévisions météo pour les bouches de Kotor et la mer monténégrine ne changent pas : zone de basse pression, pluies et orages, vents de secteur S avec rafales : quatre à cinq jours comme ça, lundi un peu meilleur.

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 18:41

Samedi 18 Mai 2013 : Sarandë - Palermos

Après les courses, passage à la capitainerie, ou plutôt au bar de la capitainerie, où il n'y a pas de météo affichée mais où le WiFi est disponible et gratuit. Deux cafés pour 160 leke, soit 1,2 € et le capitaine du port veille personnellement à ce qu'on ait la liaison Internet. Nous voilà donc nantis des prévisions et fichiers Grib : aujourd'hui vent du Sud faible pour les 18 milles qui nous séparent de Palermos, et demain vent du Sud culminant à force 5 pour les 50 milles de Palermos à Orikum.

11 h : départ du quai. Quatre heures plus tard, avec un peu d'aide du génois, nous voilà dans la baie de Palermos, la baie la plus abritée de l'Albanie, dit le guide nautique. Nous arrivons à un quai en béton conçu pour les bateaux militaires d'assez fort tonnage. Les moyens d'amarrage sont très espacés, constitués de fers à béton rouillés, et des pneus de camion assurent la protection. On finit par s'amarrer au plus sûr possible du côté où on ne gène pas les pêcheurs.

P5180463.JPGAprès la sieste, la petite promenade à la plage voisine nous permet de découvrir deux camping-cars de Français :  un jeune couple normand d'une part, qui fait une croisière terrestre en Europe en travaillant dans des entreprises agricoles ou industrielles gérées par une organisation centralisée ; d'autre part un retraité hyérois qui fait découvrir l'Europe à son chien.

Un peu plus loin, la presqu'île voisine est dominée par le château d'un certain Ali Pacha, rencontré la veille à Butrint. P5180457.JPG

La visite se cantonnera à l'extérieur, les portes étant fermées ; mais, sur le chemin du retour au bateau, notre discussion avec les français sera interrompue par le "potentat" local. Celui-ci, propriétaire du restaurant où l'on dînera le soir, est aussi propriétaire de la douzaine de bungalows qui donnent sur la plage, et est aussi guide pour la visite du château et parle parfaitement l'italien. Nous déclinons son invitation au château, préférant goûter son restaurant. Seuls clients, nous ne serons pas déçus : crevettes, seiches, dorades, rougets et vin blanc local, le tout pour un prix dérisoire. Le repas sera juste un peu gâché par un militaire qui veut voir nos papiers et visiter le bateau : il demandera si on a du vin français (prosélytisme musulman ou douanier consciencieux ou amateur de bakchich en nature ?)

Une bonne nuit là-dessus, et le lendemain départ aux aurores pour les 50 milles qui nous séparent d'Orikum.

 

Dimanche 19 Mai 2013 : Palermos - Orikum

Hier, la météo disait pour aujourd'hui : vent du SSW force 5 (17 à 21 noeuds, soit 30 à 40 km/h). Ce matin, pas de météo accessible ni par Internet, ni par radio. Les 6 premières heures se passent vent arrière du S vers le N avec un vent en dessous des prévisions. A midi virage sur tribord pour entrer dans le golfe de Valona. La passe entre le cap et l'île qui le déborde est longue de 3 milles et là, le vent monte ; un tout petit peu de voile à l'avant vite affalée, mais ça piaule de plus en plus : 25 puis 30 puis 35 noeuds établis (48, 55, 65 km/h) avec rafales jusqu'à 45 noeuds (83 km/h) ; à cela s'ajoute la remontée des fonds qui crée des vagues croisées et violentes. Notre première angoisse passée, on pousse le moteur et on finit par sortir de la passe par vent de travers pour aborder les 9 milles restants avec le vent aux trois-quarts avant. Il nous faudra 4 heures pour atteindre Orikum au fond de la baie, avec la crainte d'une entrée de port dans des conditions violentes. Heureusement, la capitainerie d'Orikum jointe au téléphone nous rassure en nous informant d'un vent faible dans le port. Effectivement, à un demi-mille du port, le vent est tombé à 10 noeuds. L'entrée et l'amarrage se passent sans aucune difficulté.

Eprouvante après-midi ; le bateau, et notamment ses superstructures n'ont pas souffert ; seul l'encadrement de la porte de la cabine tribord a éclaté sur 50 cm lors d'une fermeture intempestive. L'équipage en est ressorti fatigué et le programme immédiat sera : repos.

Nous voilà donc à Orikum, la seule marina de plaisance du territoire albanais : elle est gérée par des Italiens et ici, c'est quasiment l'Italie : 60% des bateaux sont italiens, la langue est l'italien, la monnaie l'Euro, les commerçants alentour sont achalandés en produits italiens 

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La météo pour les 4 à 5 jours qui viennent s'annonce très perturbée, ce qui va nous permettre de recharger toutes les batteries, de faire un peu d'écriture et de parfaire notre italien.

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 17:00

Vendredi 17 Mai : de Corfou à Sarandë (Albanie)

Départ de Corfou :

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Un vent arrière d'une dizaine de noeuds relatifs (20 km/h) nous pousse dans notre montée vers l'Albanie. A l'Est, encore des sommets enneigés. Le premier port d'entrée -on ne peut entrer dans le pays que par certains ports désignés- est Sarandë, station balnéaire la plus méridionale.

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A 11 h, coup de fil à l'agent qui va se charger des relations avec l'Etat Albanais et donc des démarches administratives. A 13 h, accostage au quai d'accueil du port. A cette heure-là, la houle engendrée par le vent et les bateaux commerciaux fait tosser le bateau contre le quai et c’est très  difficile de le protéger ; heureusement dans l’après-midi, le vent va chuter, comme le nombre de bateaux de touristes.

Côté formalités, nos papiers étant en règle, tout est traité en moins d’une heure, pour la modique somme de 50 €, le séjour au port étant de 10 € par jour supplémentaire, eau et électricité à volonté inclus.

 

La vue générale de Sarandë depuis notre place au port est un étagement d’immeubles assez serrés sur les pentes de la colline qui donne dans la mer. Tous de six à sept étages, cela va du construit fini (crépi, peint, terminé) au détruit à gravats non évacués : il semble que certains aient pris des libertés avec les permis de construire, que l’Etat ait fait détruire, mais que la ruine reste en état de non-achèvement si l’on peut dire. Ici, la construction pour estivants est l’activité principale et on entendra des chantiers fonctionner la nuit. L’objectif de Sarande est de devenir la première station albanaise : si les prix sont attractifs (apparemment 500 €/m2), la densité de population et la laideur globale ne poussent guère à l’investissement.

 

Comme notre après-midi est libre et que notre agent nous propose d’aller visiter les environs, nous décidons de repousser notre tour de la ville au lendemain matin et d’aller voir deux lieux réputés : Butrint et l’Oeil Bleu (Blue Eye sur les guides).

 

Butrint. Butrint est un village qui occupe une colline formant presqu’île à proximité de Sarandë, au milieu d’un lac d’eau saumâtre alimenté par une rivière importante qui descend des montagnes voisines. C’est un microcosme de l’histoire méditerranéenne, représentatif de ses diverses phases et en particulier des croissance et déclin des grands empires qui ont dominé cette région.

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Fondée par des exilés d’Asie Mineure après la chute de Troie, elle fut successivement occupée par les Grecs, puis par les Romains sous Jules César et Auguste. Des temples, des fontaines, des théâtres furent alors érigés. Puis les Chrétiens firent leur entrée à Butrint qui devint un évéché et vit la construction d’une cathédrale et d’un baptistère dont la mosaïque est remarquable. Ensuite, les Normands et les Byzantins s’opposèrent pour la prise de la ville ; les Normands l’emportèrent et ce fut une nouvelle phase de construction (remparts, château). Au XIVème siècle, Butrint fut acheté par les Vénitiens et devint un poste avancé sous la tutelle de Corfou alors aux mains des Vénitiens. Bien qu’appréciée pour ses poissons, son élevage, et ses forêts, la ville fut peu à peu abandonnée. C’est à la fin du XVIIIème siècle, sous la houlette d’Ali Pacha dit « le Bonaparte Musulman » lui-même poussé par des diplomates et artistes britanniques que la ville retrouva momentanément de la splendeur avec la construction d’un nouveau château au bord de la rivière.

En 1928, une mission italienne commença des fouilles archéologiques et le site fut peu à peu mis à jour, et devint Parc National en 2001, soutenu financièrement par une ONG à but non lucratif, la Butrint Foundation.

Le contraste est frappant entre l’univers commercial de Sarandë et celui de Butrint ; tout les oppose : chaleur et fraîcheur, végétation luxuriante et désert de cailloux, bruit et silence, chlorophylle et pollution gazeuse, etc…

Blue Eye. Dès que l'on entre dans les terres derrière Sarandë, tout change subitement ; la rivière qui se jette dans la mer à Butrint étale sa vallée extrêmement verdoyante sur deux à trois kilomètres de large et subitement la route s'élève et l'on entre au pays de la montagne et de l'eau. L'eau évidemment descend les vallées, mais surtout elle apparaît en de nombreux endroits au travers de quantités de  résurgences parmi lesquelles le Blue Eye où l'eau ressort de 80 m de profondeur avec un débit qui a été mesuré jusqu'à 8,8 m3/s. L'eau est canalisée ensuite en maints endroits soit pour l'irrigattion soit pour alimenter des centrales hydrauliques. Les débits sont impressionnants comme en témoignent les photos ci-dessous.

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De cette première journée en Albanie, il ressort une impression de développement un peu forcené et anarchique qui démontre quand même une grande ardeur au travail. Le centre urbain en est l'image dévoyée : là où il y a de l'argent à faire, allons-y ! Par contre l'arrière pays visité a paru plus écologique ; à cet endroit-là, la nature est prodigue, peu d'efforts en font fructifier les dons et elle intéresse peu les investisseurs qui, ici, ont un grand objectif : développer le tourisme.

Cette promenade aura aussi été marquée par de longues marches à pied ; le soir, repas léger au bateau et dodo, en visant d'aller faire un tour au marché de Sarandë avant de partir. Ce qui fut fait.

Le marché aux légumes est très achalandé et très peu cher : apparemment, ce qui manque, c'est les clients : comme le montre la photo, la bonne vingtaine de marchands se partageaient les deux ou trois clients, qui, comme nous à 8 h ce matin faisaient leurs courses.P5180444.JPG

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 11:58

La carte ci-dessous pour illustrer le parcours de ces deux premiers joursCapture plein écran 22052013 095636.bmp

 Mercredi 15 Mai 2013 : Preveza-Mourtos 

L'objectif initial était d'aller de Preveza (là où il y a le petit bateau vert sur la carte) à Parga à 25 milles  de Preveza, mais le vent d'ESE et le caractère peu abrité de l'anse de Parga nous ont poussé à aller un peu plus loin dans le petit port de Mourtos déjà visité en 2012. Belle première journée voiles-moteur avec 10 noeuds de vent relatif, de quoi respirer sereinement l'air marin, et arriver à Mourtos vers 17 h dans un port quasi vide. Les mouillages environnants, très abrités et appréciés des plaisanciers sont aussi quasi vides. Quel contraste avec Juillet 2012 où les bars et restaurants foisonnaient de touristes !

 

 Jeudi 16 Mai 2013 : Mourtos - Corfou

Pas de vent, quatre heures de moteur, et à peine 20 milles ( pour les non familiers des mesures marines 37 km ou, encore plus simple, en multipliant par 2 le nombre de milles pour avoir des km, soit environ 40 km) entre Mourtos et le Kerkyra de la carte, Corfou en grec. Avons aperçu quatre ou cinq bateaux de plaisance sur notre route, mais quand même une dizaine de bateaux navettes qui vont et viennent de Igoumenitsa sur la côte grecque à Corfou . D'où nos espoirs de s'abriter dans le port de Mandraki, juste en bas de la citadelle avec accès direct à pied à la ville de Corfou. Notre voeu est exaucé, et à 13 heures, le bateau est amarré dans le port. Peu de bateaux de plaisance, mais pas mal de monde en ville amené par les navettes ou par les gros bateaux de croisière.

Corfou a été successivement défendu par deux citadelles :

- l'ancienne située sur une presqu'île, où est amarré le bateau, séparé de la ville par un canal abritant des bateaux de pêcheurs et des petits bateaux de plaisance ; les canons qui la défendaient avaient été fabriqués en France à la fin du 18ème siècle à l'ECAN d'Indret près de Nantes

 


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- la deuxième, plus récente et appelée fort vénitien domine le vieux port et le port commercial

 

 

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Entre les deux, magasins artisanaux, magasin de luxe, tavernes, bars s'organisent autour de l'allée centrale, la rue de Rivoli locale, où c'est sûrement bon d'être vu.

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Malgré le monde, l'atmosphère est calme, sans sonorisations excessives et l'automobile est confinée aux boulevards extérieurs. Les couleurs sont douces, et la pierre y joue un grand rôle.

Si tout va bien, on repassera dans deux mois et demi, probablement dans une atmosphère plus chaude.

Demain, au revoir la Grèce, et même l'Europe Communautaire et bonjour l'Albanie.

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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 16:21

Le retour sur la terre grecque fut quelque peu mouvementé surtout pour Martine qui a atterri à l'aéroport d'Athènes le jour de la fête de la Pâque orthodoxe. Ce jour-là aucun bus ne fonctionne et pour aller d'Athènes à Preveza ? Heureusement, ils étaient nombreux dans ce cas et elle a pu partager un taxi avec quatre autres passagers dont deux Toulousains, Odile et Elie, qui ont leur bateau Maya-Bee, dans le chantier voisin du nôtre. Avant nos départs respectifs, nous aurons le temps de partager quelques repas et flacons.

La deuxième quinzaine d'Avril est un peu frisquette en Grèce, 10° C le matin ; les sommets enneigés aperçus au loin en témoignent. D'après deux double-tourdumondistes (chacun deux tours du monde en voilier quoi ! ), Martine et Marcel sur Mimosa 2, c'est normal à cette saison, et il faut attendre mi-mai pour que la chaleur se fasse nettement sentir.

Peu importe, pour s'occuper de remettre le bateau en forme, c'est plus facile quand il fait frais. L'autre inconvénient climatique, c'est la pluie, et pas n'importe laquelle ; on s'attendrait à ce qu'il tombe des chameaux, tant le sable fin et rougeâtre rappelle les déserts de l'autre côté de la Méditerranée. Mais avant d'arriver, ce sable a dû passer chez Scotch ou Uhu, tant il colle partout. La pluie est tombée ainsi cet hiver et au printemps, il y en a une belle couche, et la moindre petite averse en ressert une tournée. Et là, paradoxe, le chantier est en panne d'eau : une minable pissette coule  du robinet et il faut attendre les opportunités d'augmentations de débit pour activer le jet et la brosse. A cela s'ajoute la poussière naturelle du chantier dont les routes ne sont pas goudronnées. On attendra donc la mise à l'eau du bateau pour se rendre au quai de Preveza où l'eau coule à flot et où le bateau aura droit à sa grande lessive.

Côté maintenance et travaux : d'abord un petit coup de carénage (pour les novices, il s'agit de revêtir la partie immergée de la coque d'une peinture qui empêche animaux et plantes d'y proliférer) ; P5100387.JPGensuite une rallonge pour la chaîne d'ancre ; enfin l'installation d'un portique qui reçoit les antennes et les panneaux solaires -  fixés à plat-pont en 2012 - Un petit air voyageur et un peu de rationalité ! Et aussi pas mal de plaisir à retrouver le bricolage du bateau : probable satisfaction du bateau (il ne le dit pas, mais il le montre) et autosatisfaction du propriétaire-capitaine-matelot.

C'est ainsi que, régénéré, notre bel esquif, a été repris dans le couffin-poussette motorisé du chantier, qui l'a délicatement redéposé dans son milieu naturel. Et là, quel bonheur d'entendre le pschitt de la bulle d'air qui s'enfuit par le presse-étoupe ! Et quel plaisir et quelle inquiétude aussi d'appuyer sur le bouton du démarreur ! Et voilà, tout s'est bien passé, larguons les amarres et direction le quai du port de Preveza pour la toilette finale.

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A peine un demi-mille et nous nous amarrons à la Marina de Preveza pour le toilettage et le plein, et aussi pour prendre congé de nos deux Toulousains qui partent vers la mer Egée. Notre route va vers le Nord : Corfou, l'Albanie et plus puisque affinités.

 

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