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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 15:30

Lundi 20, Mardi 21, Mercredi 22, Jeudi 23, quatre jours à la Marina d'Orikum, marqués par une météo très instable et violente. La nuit du mardi au mercredi fut particulièrement dure, le vent soufflant jusqu'à 65 noeuds (125 km/h), on a été nombreux à surveiller nos amarres et nos capotes et biminis jusqu'à trois heures du matin, heure à laquelle il y a eu une trève. Pas de sortie le soir aux restaurants bon marché du voisinage car pas question de laisser le bateau sans surveillance. La seule entorse a été pour faire des courses à la petite ville d'Orikum. On y a trouvé au moins une vingtaine de mini-markets (et autant de cafés) ; Orikum, asez laide par ailleurs, car de nombreuses routes et bâtiments sont inachevés, se voit une vocation touristique, et elle doit être capable d'accueillir au moins 30 000 habitants l'été, en majorité des Italiens si l'on en juge par les produits en vente dans les mini-markets. Pour nous, de l'Europe de l'Ouest, tout ce qui concerne la nourriture est très très bon marché, pas un kg de légumes ou de fruits ne dépasse 1 € ; il faut dire que le salaire mensuel moyen d'un ouvrier est ici de 300 €.


Vendredi 24/05/2013 : d'Orikum à Durrës (64 milles).

La prévision météo de ce vendredi étant favorable (vent du S de 15 à 20 noeuds) et notre cap étant globalement vers le Nord, départ à 6 h pour Durrës, le principal port d'Albanie, à 40 km de la capitale Tirana. La journée sera longue et fraîche : si le vent nous a aidé, sa contrepartie était que, venant de l'arrière, il faisait beaucoup rouler et tanguer le bateau, et d'autant plus que les coups de vent des jours précédents avaient laissé une mer assez houleuse et hachée.P5240490.JPGP5240486.JPG

Estomac fragile s'abstenir ! Enfin, au bout de 11 heures, entrée dans le port commercial de Durrës, prévu pour recevoir des cargos et des paquebots de plus de 100 000 tonnes. Les quais sont à leur hauteur, les protections des quais sont des gros pneus ou des amortisseurs très raides et tout ça n'est guère compatible avec notre youyou. Nous nous y sommes repris à deux fois pour trouver une place sans trop de ballottements et sans trop de risques pour le bateau.

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La plaisance n'est évidemment pas le souci principal de la Direction du Port, hélas pour les démarches administratives, c'est à eux qu'il faut s' adresser, mais seulement au travers d'un agent qui, bien sûr, a le cul entre deux chaises. Par exemple, pour partir du port, il faut avoir l'autorisation écrite de départ, et celui-ci doit avoir lieu dans la demi-heure qui suit. Mais pas à six heures du matin car les bureaux sont fermés. Les vraies règles ne nous sont ni fournies ni connues et il faut négocier avec l'agent, qui ne nous laisse pas partir facilement, car le plaisancier apporte des devises ; c'est du moins le sentiment que l'on a eu. Ah ! la météo, encore elle ! elle n'a pas facilité les choses et nous sommes restés deux jours coincés sous les grues de déchargement, pendant que se déroulaient les journées portes ouvertes du port. Ambiance sonore supportable qui s'éteignait à 11 h du soir ! Par contre l'ambiance poussières ne s'éteint pas : tant les cheminées des bateaux, que les matériaux et les grues, que les pneus pare-battages, tout cela délivre une poussière fine et noire agrémentée de quelques gouttes de goudron ; en trois jours, le bateau était noirâtre et collant et le premier boulot en mer fut de déverser des seaux d'eau de mer sur le pont.

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Comme les autres villes d'Albanie, Durrës est en effervescence constructive, mais comme il n'y a plus de terrains, on construit en hauteur : plus de vingt étages pour le dernier. Les rues grouillent et les petits commerces et petits vendeurs pullulent. La propreté est laissée pour compte. Au plan architecture pas grand chose à voir : une tour et une muraille vénitienne peu entretenues, des arènes romaines décalcifiées, et l'ancien château du roi Zog, qui domine Durrës, mais dont l'entrée est fermée par des barbelés. Bon, la vue depuis là-haut méritait un détour.

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Quant aux gens, ils ne sont pas agressifs pour un sou, des ouvriers du port nous ont copieusement aidés pour l'amarrage, puis pour protéger nos amarres contre le ragage sur les anneaux rouillés des quais. Un autre, agent de surveillance en uniforme qui parlait parfaitement français, ne quittait pas notre bateau des yeux, et sortait le sifflet dès que des gens franchissaient les barrières pour s'en approcher.

En résumé, malgré les derniers points positifs, Durrës ne nous a pas plu et on l'évitera certainement au retour. Plus généralement, l'Albanie court après l'argent ; pour ce faire, elle a tendance à construire sur du sable et à vouloir récolter sans semer.

Lundi 27/05/2013 : de Durrës (Albanie) à Bar (Montenegro)

La veille au soir, notre agent a réussi à obtenir notre papier de départ vers 21 h 30, pour un départ à 7 h le lendemain, toléré à 6 h. A 6 h 30, amarres larguées, puis sortie du port, ensuite le chenal de 2 milles pour éviter les écueils qui parsèment la zone S du port. Trois-quarts d'heure plus tard cap au NW  pour les 55 milles qui nous séparent de Bar, port d'entrée au Montenegro. Petit vent de S toute la matinée qui permet de hisser le génois, mais Eole s'essoufflera vite et toute l'après-midi, le moteur accomplira calmenent sa mission.

Arrivée à Bar à 16 h 30, et passage obligatoire par le port sous douane. Nous sommes en Europe, mais il faut passer successivement par :

- le bureau du port, puis la banque, et à nouveau le bureau du port pour s'acquitter de la taxe d'entrée et de séjour, et recevoir la vignette en conséquence à coller sur le bateau

- la police pour tamponner les passeports (???),

- la douane pour des salutations amicales (du moins ce fut notre cas).

C'a n'a duré qu'une heure ; mais nous sommes ainsi autorisés à naviguer au Montenegro, et donc, d'aller s'amarrer à la marina de Bar. Bar est une ville très aérée détruite puis reconstruite à la suite d'un tremblement de terre. Les rues sont très larges, très arborées, et les deux principales constructions en cours sont : une mosquée et une église.

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Enfin, cette petite carte pour situer notre position. Le bout du trait bleu en haut, c'est Bar  et le Montenegro ; il a une côte longue d'une petite centaine de kilomètres et rapidement, au NW, c'est la Croatie, avec sa première ville historiquement célèbre, Dubrovnik ; pour une prochaine édition...

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